S’il est fréquent de rencontrer des dispositifs psychodramatiques en Centre-Médico-Psychologique, cela l’est moins en Hôpital de Jour (Barrer, 2010), qui plus est auprès de jeunes patients diagnostiqués TSA ou TND. Sans rentrer dans un débat qui ne pourrait prendre sa pleine place ici (Boutinaud, 2022), prendre en compte les recommandations actuelles de prise en charge est essentiel. Tout autant que de ne pas oublier que les dimensions cognitives de notre fonctionnement et de notre rapport au monde ne se superposent ni ne se confondent avec celles psychiques, tant conscientes qu’inconscientes. Accueillir les particularités développementales et cognitives de nos patients n’a pas à nous faire négliger l’existence, et le déploiement difficile, d’un espace à penser les expériences ressenties, tant avec soi-même qu’avec les autres. Rendre possible le déploiement d’un espace transitionnel, d’une potentialité renouvelée du rapport au monde est une nécessité vitale pour ces patients en souffrance pour comprendre et partager ce qu’ils vivent et ressentent. Faire une place à la répétitivité, l’accueillir, lui faire écho, favorisera, non pas la disparition des stéréotypies, des intérêts restreints, des replis sur soi ou des incompréhensions relationnelles en tant que telles, mais d’autres voies de traitement de l’information et des vécus, les amenant à se modifier (Kapp, 2019). Cet objectif, essentiel pour tout patient, l’est encore plus dans ces configurations cliniques autistiques multiples, et c’est dans des relations intersubjectives que ces dimensions peuvent s’accueillir et s’assouplir.
Afin de partager cette expérience innovante, nous séparerons notre propos en deux parties. La première vise à partager l’histoire de ce dispositif, de sa construction progressive et de quelle manière nous pensons à la fois son cadre et son organisation pour qu’il puisse être psychothérapeutique dans le maillage institutionnel d’un HDJ pour enfants de 6 à 12 ans. Dans la…