I – Données épidémiologiques récentes
Si l’on prend en compte dans un premier temps, les études d’importance évaluant chez les suicidants la comorbidité addictive, on relève les données suivantes :
Brent et coll. (1990) mettent en exergue la dépression, surtout la double dépression (ajout d’une dépression majeure sur un fond de dysthymie) et précisent que le risque est augmenté lorsque cette dépression est de plus associée à une toxicomanie. Eyman et coll. (1990) citent de même parmi les nombreux facteurs de risque de tentatives de suicides, l’abus de substances. Stoelb et coll. (1998) distinguent des facteurs de risque primaires ; une tentative de suicide antérieure, les troubles de l’humeur, le sentiment de désespoir et d’abandon ; et des facteurs de risque secondaires dont la toxicomanie.
Si l’on prend maintenant en considération l’étude chez les patients addictifs de la comorbidité suicidaire, on relève les données suivantes :
Parmi un échantillon de consommateurs d’alcool (18.352 current drinkers ), âgés de 18 ans et plus, la violence associée à l’usage d’alcool ou d’autres drogues et les tentatives/idées de suicide sont en corrélation avec la quantité d’alcool absorbée, la proportion de jours d’intoxication à l’alcool (index d’intoxication) et la consommation antérieure de drogues en particulier la polyconsommation.
Parmi 295 jeunes patientes boulimiques, nous avons noté que 28 % ont réalisé au moins un geste suicidaire et que parmi elles 44 % sont déjà engagées dans un processus de réitération suicidaire. La gravité du geste croît avec le nombre de tentatives de suicide, et elle est considérée comme extrêmement grave dans 34 % lors du premier geste, dans 44 % lors d’un second geste et dans 61,5 % des cas lors…