Signifiant majeur de l’époque, le terme de consentement articule, dans le nouveau discours social et politique, l’individuel subjectif et le collectif quant au sexuel et au genre. Dans le champ des transidentités, la loi française1 n’est plus subordonnée à la différence anatomique des sexes, mais se centre, pour modifier la mention du genre au Registre de l’Identité, sur le sentiment intérieur d’être un homme ou une femme. Ce ressenti fait loi, mais pas tout à fait, puisqu’il est demandé à chaque sujet concerné de faire à la fois état d’un consentement libre et éclairé et d’apporter un faisceau de témoignages émanant de son entourage, approuvant ses dires, selon des normes sociales et comportementales.
Au carrefour du politique, du contrat social et de l’intime, pour le sujet contemporain, le terme de consentement éclairé prend ainsi en charge, à lui seul, toute la complexité des processus conscients et inconscients à l’œuvre dans la construction de la subjectivité, au niveau individuel comme au niveau collectif.
J’en proposerai ici quelques éléments à partir de ma clinique analytique au réseau ESPAS2, avec des sujets transgenres adultes qui viennent librement poser un questionnement, témoigner d’une souffrance, d’un symptôme, d’un blocage dans leur vie. J’évoquerai en particulier le passage de la problématique du consentement du discours social et politique au registre d’une organisation fantasmatique, chez une jeune patiente, Nadja, qui y cherche solution par le transgénérisme.
CONSENTEMENTS
L’actualité politique – et littéraire3 – est celle de la mondialisation de la libération de la parole des femmes quant au viol, à l’inceste et au harcèlement sexuel. Ce phénomène d’ampleur continue les combats féministes engagés depuis les années 1970. Le slogan «…