Trajectoires de la violence dans les couples et les familles
Parler d’échec ou de réussite à propos des couples et familles est complexe. En effet ces derniers sont des formations groupales avec leur structure et leur fonctionnement singulier qu’il ne suffit pas de comprendre. Elles imposent de s’en laisser saisir tout entier pour en appréhender les rouages. Ainsi dans les cas où la violence domine les modes d’être en famille ou en couple, la question de l’échec ou de la réussite n’a pas de réponse simple. L’expression de la violence peut être signe d’un bouleversement profond mais lorsqu’il apparaît dans le travail clinique psychanalytique, on peut espérer un mouvement économique mutatif réussi. Son absence signerait-il un échec du processus en marche ? Afin d’avancer sur cette problématique d’échec ou de réussite de la violence dans les couples et les familles, je ferai appel à deux expériences cliniques qui se relieront entre elles pour apprécier les capacités créatives de transformation à l’intérieur du dispositif de thérapie. Cette appréciation permet de saisir la façon dont tous les participants vivent le processus dans le champ analytique. Il s’y déploie le mode de fonctionnement et les forces vives en jeu pour évoluer ou résister au changement, ces résistances sont dénommées « bastions »1.
QUELLES VIOLENCES DANS LES COUPLES ET FAMILLES ?
Je ne résiste pas à citer le Marquis de Sade : « La cruauté, bien loin d'être un vice, est le premier sentiment qu'imprime en nous la nature ; l'enfant brise son hochet, mord le téton de sa nourrice, étrangle son oiseau, bien avant que d'avoir l'âge de raison ». Il s’agit des premiers temps de naissance à la vie psychique qui…