Le 27 février dernier, la Bibliothèque du Congrès de Washington annonce officiellement à la presse l’ouverture prochaine de l’exposition « Sigmund Freud : conflit et culture », en automne 1998. Initialement programmée pour la fin de l’année 96 cette vaste manifestation consacrée à l’influence de la pensée freudienne sur la culture du 20ème siècle avait purement et simplement été annulée au mois de décembre. James Billington, directeur de la « Library of Congress » nie toute relation entre ces atermoiements et la campagne de presse orchestrée par les détracteurs de la psychanalyse. La question n’aurait été que financière… Le Monde du 2 février et du 12 avril relatent très partiellement et partialement l’affaire. Aux alentours de Noël une exposition retraçant le paysage culturel des plantations et traitant par conséquent de l’esclavage est démontée et arrêtée. À Londres, une conférence dans le cadre du National Health Service sur l’éclairage psychanalytique de l’homosexualité est remise sine die après que des membres de l’Association Britannique de Psychothérapie Psychanalytique se soient élevés contre ce qui pourrait paraître discriminatoire envers les homosexuels. En même temps, l’organisation du Congrès International de Barcelone pour 1997 se voit menacée de manifestations publiques car son titre comporte le terme de « sexualité »… Sous couvert de libération sexuelle, de révisionnisme scientifique, ne s’agit-il pas d’un « intégrisme aseptisé » qu’une presse, qui, par ailleurs, nous surinforme, ne signale nullement?