Le structuralisme n’a plus le vent en poupe, et les années de sa splendeur sont déjà loin derrière nous ... Certains le regrettent, car l’affaire avait été porteuse, et la créativité conceptuelle d’alors nous émerveille encore. Mais la nostalgie - quelle que soit la beauté de ce sentiment - ne sert de rien, le temps a passé, et comme le disent les adolescents qui résistent à l’élaboration : “c’est comme ça !”.
Je suis de ceux qui croient, cependant, que le bébé nous invite à repenser de manière dynamique et interactionniste un certain nombre de nos concepts qui avaient été approfondis, en leur temps, de manière plus statique et individuelle, et que ceci nous ouvre à nouveau, aujourd’hui, des pistes prometteuses.
Il en est ainsi du constructivisme qui - à la différence des propositions piagétiennes, par exemple - ne se conçoit plus aujourd’hui que de manière strictement interactive. Tout se co-construit entre l’adulte et le bébé, sur le fond de cette “situation anthropologique fondamentale” si utilement soulignée par J. Laplanche, et qui se fonde sur la réciprocité et sur la dissymétrie : la sexualité, les pulsions, les émotions, la place du tiers, l’attention, la narrativité, l’histoire … se co-construisent et cette liste, à l’évidence, n’est en rien exhaustive.
Il en va de même pour la phénoménologie à laquelle les apports de la pensée kleinienne et post-kleinienne sur le contre-transfert et, sur un tout autre plan, les données neuro-physiologiques sur l’empathie et la question des “neurones-miroir“ offrent, désormais, un éclairage inter-relationnel et une modélisation cérébrale extrêmement novatrices.
Mais, et c’est là le propos de ces quelques lignes, il importe de noter que le bébé nous permet aussi,…