Dans le cadre du travail à l’hôpital, la place que le psychologue occupe doit être considérée comme une donnée centrale dans le travail clinique, car elle conditionne les angles sous lesquels celui-ci s’effectuera. Cette place est tout à fait spécifique dans les centres de la douleur où la prise en charge psychologique est présentée comme un soin complémentaire dans le traitement de la douleur.
Ce contexte interpelle le positionnement épistémologique du clinicien, mais touche également à l’organisation du travail quotidien du psychologue auprès du sujet douloureux chronique. Malgré la programmation de l’entretien, le clinicien est assez souvent contraint d’errer dans le service à la recherche de son patient, happé pour un autre soin, un examen complémentaire ou tout simplement occupé ailleurs pour d’autres raisons.
Cette situation peut paraître anecdotique, mais se renouvelle si régulièrement que nous ne pouvons pas nous limiter simplement à une écoute du manifeste. Cela nous interroge sur la réticence du patient, et du service-même, à engager un travail psychique. Derrière ces oublis peuvent se cacher des réactions de fuite du patient devant le danger que le miroir interne du psychologue peut représenter pour lui, miroir lui reflétant des parties à lui-même inconnues.
Ceci semble aussi illustrer comment, en milieu hospitalier, nous passons beaucoup de temps à chercher l’émergence d'une demande chez les patients, à faire que quelque chose se passe, à créer un lien qui puisse être source de pensée. Comment faire émerger une demande d'ordre psychique chez des patients qui viennent avec l'intention de soigner un symptôme physique ?
Il apparaît que comprendre la demande latente de nombreux patients signifie se mettre, au moins dans un premier temps, dans…
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