Depuis la parution de ce livre aussi vieillot dans sa casuistique que ridicule dans son argumentation intitulé Le livre noir de la psychanalyse, je me dis chaque jour que je vais répondre à ces coups bas, non pas à leurs auteurs -ils sont grands, ils ont réfléchi à ce qu’ils ont écrit et sans doute aussi à l’utilisation que leur éditrice allait faire de leur prose (encore que je sois atterré de voir Catherine Barthélémy, Tobie Nathan, et quelques autres dont Aldous Huxley, utilisés dans ce mauvais procès)-, mais surtout aux personnes qui ont eu à faire à un moment de leur vie, ont à faire ou auront à faire avec la psychanalyse, de près ou de loin, pour eux ou pour quelqu’un qu’ils aiment. Le livre noir de la psychanalyse, sorte d’inventaire à la Prévert, mais sans le génie de la chose écrite, est divisé en plusieurs parties comme autant d’abattis rangés sur l’étal après écor-chage. Beaucoup de sang, mais le sang de la haine et de la hargne, dont on se demande d’où peut venir l’énergie destructrice qui en est le moteur. Mais voyons plus en détail cette affaire.
Dans la première partie intitulée La face cachée de l’histoire freudienne, les différents chapitres donnent déjà une idée de l’entreprise : le Mythes et légendes de la psychanalyse met en accusation Freud comme menteur et comme recycleur, Les fausses guérisons font le point sur les expériences de Freud avec la cocaïne, sur ses fantasmes qu’il a pris pour des évolutions favorables, tandis que La fabrication des données psychanalytiques se moque des histoires cliniques de Schreber, de l’homme aux rats et de celle de Léonard de Vinci, et présente le père de la psychanalyse comme un être uniquement attiré par le lucre…
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