La Psychothérapie Psychanalytique Corporelle (PPC) est un aménagement du dispositif analytique. Tout en conservant les outils que Freud nous a légués, nous avons approfondi l’opérativité de certains paramètres qui se révèlent fondamentaux dans l’aménagement du cadre. En effet nous introduisons la perception, la sensori-motricité, l’utilisation du divan comme paramètre de la cure.
En 1895 dans L’Esquisse, Freud voyait le mimétisme à la base du fonctionnement psychique, donc par la perception, une certaine représentation spéculaire. Le nourrisson imite à partir d’une perception primitive qu’il ressent comme une modification de son propre corps. Tout en percevant, on imite soi-même le mouvement, on innerve sa propre image motrice qui coïncide avec la perception, au point de reproduire réellement le mouvement. On a là le mécanisme physiologique précoce des bases des identifications et des traces de mémoire. C’est ainsi par les résonances de son propre corps que l’on peut comprendre la mimique et les gestes d’autrui. Les formes tonico-émotionnelles ont une histoire : celle de la relation.
Ajuriaguerra constate que le tonus musculaire toujours en éveil soutient le mode de relation. Il note que le fond tonique dynamique et la réactivité se modifient aussi par la relation. À la naissance « L’hypertonie et l’emprise orale digestive et respiratoire sont des modes d’être de l’enfant » (La Psychiatrie de l’enfant, Ajuriaguerra, 1974). Cette hypertonicité va diminuer avec la maturation. Elle est également sensible aux premières satisfactions, aux premiers refus et frustrations.
La reconnaissance des défaillances des premières relations nous a orientés vers un travail de renforcement de l’appareil psychique lui-même. Angoisse, douleur, plaisir affectent l’enfant par son corps et dans son corps. Les excitations se manifestent dans le corps. Le corps est pulsionnel, érogène affecté par l’autre semblable.
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