Engagés dans une recherche universitaire sur le secret, il nous a paru pertinent de centrer, en premier lieu, notre attention sur les occurrences du terme « secret » dans l’œuvre freudienne, puis de tenter d’en déterminer quel(s) sens, quelle(s) fonctions successives Freud attribue à ce terme et enfin comment celui-ci évolue-t-il au gré des découvertes de l’auteur et de l’avancée du mouvement psychanalytique. L’occurrence du terme « secret » dans les écrits freudiens n’est pas fréquente. En effet, Freud ne s’est pas attaché à théoriser le secret. Cependant, nous pouvons quand même souligner que ce terme est régulièrement présent dans les premiers écrits freudiens (dans les Lettres à W. Fliess, Etudes sur l’hystérie, L’interpré-tation du rêve …). Puis, au fil des textes, le mot « secret » vient progressivement occuper une autre fonction ; l’occurrence de celui-ci s’estompera jusqu’à ce que le terme n’apparaisse plus dans certains des écrits suivants. Pourquoi ce terme, récurrent dans les premiers textes de Freud, disparaît-il ensuite ? Que vient révéler l’abandon progressif du mot « secret » des avancées théorico-cliniques de Freud et peut-être de l’histoire de la psychanalyse ?
I – L’époque pré-psychanalytique : les premiers secrets dans la correspondance à W. Fliess
Dans les premiers textes freudiens, particulièrement les Lettres que Freud adresse à Fliess, le terme de « secret », autrement dit « geheim » (adjectif) ou « geheimnis » (nom commun) dans les textes allemands, est fréquent. Dans ces écrits épistolaires, Freud livre ses découvertes, mais également ses doutes. Un climat de secret entoure cette correspondance. Il semble que la notion de « secret » concerne là une première forme de transfert de Freud vers Fliess. D’ailleurs Freud évoquera par la suite le secret en terme de confidentialité comme condition de l’expérience analytique. En effet, Freud met Fliess dans la confidence de ses recherches, lui demande de garder le secret sur ce qu’il lui soumet à lecture, lui notant par exemple : « (…) mais motus là-dessus pour le moment », « (…) bouche-cousue »1, ou lorsqu’il lui demande conseil sur la nécessité de garder secrètes ses découvertes sur les névroses « Crois-tu réellement que je doive attirer l’attention sur ce gribouillage en écrivant un article préliminaire ? Je pense qu’il vaut mieux le garder pour nous »2. Freud, malgré ses doutes, malgré l’anxiété narcissique qui semble l’habiter, comme en témoigne ci-dessus le terme de « gribouillage », va tout de même publier ses découvertes. Il remet seulement cette révélation publique des secrets à plus tard : « Néanmoins, je ne songe pas à garder le silence en ce qui concerne mes découvertes dans le domaine des névroses »3. L’occurrence du mot « secret » semble aller de pair avec l’avancée de ses recherches, et particulièrement lorsque celles-ci s’orientent vers une étiologie sexuelle des névroses, autrement dit ce qui concerne alors l’hystérie et la névrose obsessionnelle. Il dira à ce sujet à Fliess « T’ai-je révélé, oralement ou par écrit, le grand secret clinique ? L’hystérie résulte d’un effroi sexuel présexuel, la névrose obsessionnelle, d’une volupté sexuelle présexuelle transformée ultérieurement en sentiment de culpabilité »4. En effet, le terme de « secret » devient fréquent lorsque Freud traite de contenus sexuels. Le secret devient alors secret sexuel.
Là se renforcent les résistances de Freud qui ne publie pas spontanément ses innovations notamment parce qu’il appréhende les résistances du public, résistances qu’il découvre chez ses patients en analyse. Sa crainte semble se justifier car il constate face à ses hypothèses étiologiques sur la sexualité les mêmes résistances de la part de ses lecteurs. Ces dernières vont se manifester par des critiques plus ou moins virulentes, et surtout le retrait qui s’effectue autour de lui, particulièrement de la part de ses patients qui se font rares à cette période : « Tu ne saurais te figurer jusqu’à quel point je suis isolé… Le vide se fait autour de moi 5». Freud interprète ici, du fait de ses propres résistances le manque de fréquentation de son cabinet en rapport avec la révélation de ses découvertes, alors qu’il n’y a peut-être pas de lien. Ce que Freud entend comme une non-adhésion de ses lecteurs à ses découvertes, il l’avancera dès 1894, conscient de l’impact que celles-ci auraient sur le public : « Mon interprétation des névroses fait ici de moi un isolé. Ils me considèrent à peu près comme un monomane et j’ai la nette impression d’avoir abordé l’un des grands secrets de la nature 6». Le secret dont parle ici Freud est une découverte qu’il pense avoir effectuée et qui est alors méconnue de tous, qu’il dissimule pour le moment, excepté à Fliess, élu comme confident. Les secrets de Freud sur ses découvertes et ses hésitations deviennent des secrets partagés avec Fliess.
Le terme de « secret » peut être ici entendu comme synonyme de dissimulation, dissimulation de ce que Freud révèle à Fliess de ses pensées, mais qu’il ne veut pour l’instant partager avec d’autres. Il est également synonyme de non-savoir chez autrui, c’est-à-dire ce que Freud croit savoir de par ses recherches et que les autres ne connaissent pas, parfois de non-savoir aussi le concernant, autrement dit ce qu’il n’a pas encore découvert. D’autre part, il hésitera à publier ses innovations qui lui paraissent encore difficiles à affirmer par crainte qu’un autre ne vienne invalider celles-ci. Au-delà, il semble qu’il appréhende que ne lui soient volées ses idées, idées qu’il pressent déjà d’une grande importance.
D’ailleurs, ce secret autour des premiers écrits psychanalytiques et des prémisses du mouvement psychanalytique sera par la suite formalisé lorsque Jones proposera en 1912 à Freud de créer le « Comité Secret ». Celui-ci permettra alors à Freud de rassembler autour de lui ses fidèles disciples, dont Fliess, fidélité qu’il scellera par l’offre d’une bague à chacun d’entre eux. Cette bague vient symboliser ce qui lie chaque membre du Comité, c’est-à-dire le secret. Cette suggestion de Jones en 1912 interviendra d’ailleurs dans un contexte particulier, c’est-à-dire suite aux conflits qui opposeront Freud et Jung dès 1911. Le « Comité secret » sera crée en 1913, année de la rupture entre les deux hommes. Donc il semble que le « Comité Secret » visa, en première instance, à défendre la Psychanalyse freudienne des divergences théorico- pratiques de Jung et ses disciples, et certainement plus largement de possibles autres dissidents. Cette dimension secrète semble ici avoir fonction de protection. En limitant la diffusion de la Psychanalyse, Freud tentait ainsi de la protéger de tout danger ou intrusion et contrôlait ainsi l’orientation et l’avenir de celle-ci, comme s’il pressentait déjà une menace quant à la pérennité de celle-ci. Là, le secret noue, renforce et protège une forme d’alliance. D’ailleurs Freud dira à Jones au sujet du Comité : « L’existence et l’action de ce comité devraient rester absolument secrètes » (souligné par Freud)7.
Freud a toujours craint les résistances d’autrui à l’égard de ses découvertes et plus largement en rapport à la Psychanalyse. Cependant, il semble que cette résistance se situe en premier lieu chez Freud, notamment dans la transmission de la théorie et de la technique psychanalytiques, d’où la nécessité pour lui de dissimuler par le biais du secret. Le secret renvoie ici à la dissimulation d’éléments connus, mais également au « tri » (un des sens premiers du terme « secret ») effectué par Freud entre ceux qui peuvent être dans le secret et ceux qui n’y ont pas accès. Nous voyons ici se dessiner chez Freud ce conflit psychique, cette ambivalence psychique marquée entre, d’un côté le désir d’être reconnu pour ses découvertes, et de l’autre côté la crainte de ne pas l’être ainsi que la peur qu’on ne lui dérobe ses idées, entre le désir de publier et l’angoisse que cette idée fait naître. Le terme de « secret » particulièrement présent dans les premiers écrits freudiens, notamment dans la correspondance que Freud adresse à Fliess, ne sera cependant jamais autant utilisé par Freud qu’au début de sa pratique clinique et dans ses écrits traitant de l’hystérie.
II – Secret et hystérie
2.1 – Hystérie et secrets de famille : théorisation de la « Neurotica »
Freud, au début de sa praxis, s’intéresse principalement aux patients hystériques et va alors tenter de découvrir les secrets que renferment ces sujets. Cependant, il est étonné de ses découvertes car les patientes rencontrées relatent, pour la plupart, des incestes vécus dans l’enfance. Elles incriminent d’ailleurs des hommes de la famille, le plus souvent le père, découverte que Freud met au secret, dissimule, préférant parler d’un oncle8. Ces secrets concernent des scènes de séduction. Il rédige alors sa théorie de la séduction, sa Neurotica. Puis, il s’apercevra que ces faits relatés par les sujets constituent ce qu’il définira, par la suite, en termes de fantasmes. Les secrets familiaux deviennent alors fantasmes.
Ces remaniements théoriques entraînent chez l’auteur un renoncement à sa théorie de la séduction, ce qu’il avoue à Fliess, après avoir exprimé à plusieurs reprises des doutes au sujet de sa théorie des névroses : « Il faut que je te confie tout de suite le grand secret qui, au cours de ces derniers mois, s’est lentement révélé. Je ne crois plus à ma neurotica »9. Cependant, ce que Freud met encore au secret par rapport à ses lecteurs est, semble-t-il, ce qu’il n’ose, à cette époque-ci, encore avouer au public, c’est-à-dire la non-pertinence de sa Neurotica. Ce secret partagé avec Fliess restera dissimulé jusqu’à ce que Freud publie ce renoncement et rectifie les écrits antérieurs10, n’en faisant ainsi plus un secret.
2.2 – Secrets conscients et secrets inconscients : théorisation de l’inconscient
Le travail du thérapeute consiste donc, à ce moment-ci, à découvrir les secrets des patients, secrets qui constituent, au sein de la cure, des résistances. Freud s’attache à libérer les sujets de leurs secrets, alors perçus comme pathogènes, ceci par le biais de la méthode cathartique. D’ailleurs, l’occurrence du mot « secret » est particulièrement fréquente au moment où Freud utilise la méthode cathartique, et surtout lorsqu’il traite de l’hystérie (nous pouvons à ce sujet constater la présence récurrente du terme dans le cas de Dora, tandis que dans le cas du petit Hans, le mot n’est présent qu’à deux reprises, alors que trois ans seulement séparent les parutions des deux cas). Il parle par exemple de « secret de l’incident de jeunesse »11, d’« un triste secret quelconque qui se trouve ramené à sa source première »12, de l’effet abréactif que peut avoir « la révélation d’un secret pesant »13, des « motifs secrets »14 que peuvent cacher les résistances. Ainsi, il tente de combattre les résistances des sujets, non sans une certaine violence parfois : « (…) il s’agit surtout pour moi de deviner le secret du patient et de le lui lancer au visage. Il est généralement obligé de renoncer à le nier »15. Freud est, à ce moment-ci, persuadé que ce que les patients ne lui révèlent pas, ils le gardent intentionnellement caché d’où cette « lutte » qu’il instaure lors de la relation thérapeutique, comme il l’évoque par exemple avec Elisabeth Von R. : « Dès le début, je soupçonnais que Fräulen Elisabeth devait connaître les motifs de sa maladie, donc qu’elle renfermait dans son conscient non point un corps étranger, mais seulement un secret »16. Il reviendra ensuite sur ses propos, en ajoutant une note complémentaire : « On verra que je me trompais sur ce point ».
Le thérapeute est ici dans une position de puissance par rapport au patient, ce dernier encore dans une position passive. En effet, le médecin cherche à découvrir les secrets du sujet pour lui en faire part. Freud abandonnera ensuite la méthode cathartique au profit de la règle de la libre association. A partir de ces avancées théorico-cliniques, divers concepts tels que l’inconscient, le refoulement vont permettre une autre compréhension des phénomènes psychiques. La disparition du recours au secret pour saisir le fonctionnement psychique va de pair avec la progression, l’avancée dans une conception proprement psychanalytique de l’inconscient : le secret devient élément refoulé.
Freud avance alors en effet que les patientes elles-mêmes n’ont pas connaissance de certains secrets. Ceux-ci constituent donc des éléments refoulés, des contenus inconscients. Il décrit présents, au sein d’un même psychisme, des secrets volontairement gardés, que l’auteur justifie par une certaine réserve « (…) la malade garde pour elle une partie de ce qui lui est bien connu et qu’elle devrait raconter, ceci consciemment, à dessein, pour des motifs de timidité et de pudeur qu’elle n’a pas encore surmontés (discrétion lorsqu’il s’agit d’une tierce personne) »17, et des secrets dont les patientes elles-mêmes n’ont pas ou plus connaissance, donc des secrets inconscients.
Du secret jusqu’ici entendu comme résistance du patient, Freud en vient ici à évoquer la possible co-existence de deux types de secrets chez une même personne : d’abord, des secrets interpersonnels, secrets que le sujet connaît, mais qu’il ne partage pas avec autrui. Il évoque par exemple un secret conscient que Dora lui révèle alors qu’elle l’avait jusqu’à ce moment en analyse, conservé, concernant le baiser entre elle et M. K. « (…) aussi prétend-elle l’avoir gardée secrète (la scène du baiser) jusqu’à ce qu’elle ne l’évoquât au cours du traitement »18. Mais peuvent également exister des secrets intrapsychiques, inconscients. Le secret devient alors aussi possiblement contenu inconscient.
En 1906, Freud précisera cette distinction entre secret conscient et secret inconscient : le secret de l’hystérique est un secret inconscient, qui aurait subi le coup du refoulement ou n’aurait jamais atteint le stade pré-conscient/conscient ; il s’agit donc d’un secret pour le sujet lui-même. Freud ne parle plus dans ce cas de secret volontairement caché à autrui, comme antérieurement. Il réserve ce secret conscient au criminel : « Chez le criminel, il s’agit d’un secret que celui-ci connaît et qu’il vous cache, chez l’hystérique, d’un secret que lui-même ignore, et qui se cache à lui »19. Que le secret soit conscient ou refoulé, Freud lui donne, à cette époque, le même nom « geheimnis ». La différence pour lui se situe entre une méconnaissance véritable concernant le patient névrotique et une ignorance feinte chez le criminel : « chez un névropathe, il y a un secret pour sa propre conscience ; chez le criminel, il n’y a de secret que pour vous ; chez le premier existe une ignorance réelle (…) ; chez le dernier il n’y a qu’une simulation de l’ignorance »20.
2.3 – Le secret dans la cure et au sein du transfert
Freud pense que le patient garde secrète une scène de séduction vécue dans l’enfance, donc un secret sexuel, qui serait à l’origine de la névrose que manifeste celui-ci dans le présent et notamment par le biais du transfert. Cependant, il ne développera pas cette fonction que le secret occupe au sein de la relation transférentielle, pourtant Dora le convoque dans ce questionnement lorsqu’elle cache sous ses yeux une lettre. Il assimilera d’ailleurs, en évoquant l’acte de Dora, le secret dans la cure à la masturbation : « (…) Dora voulait seulement faire semblant d’avoir un « secret » et me montrer que ce secret, je le lui arrachais. Je m’explique maintenant son aversion secrète de tout nouveau médecin. Elle craignait que ce dernier (…) ne devinât chez elle la masturbation »21. Dora, dans la relation transférentielle, semble vouloir attirer l’attention de Freud sur ses secrets, lui montrant ainsi qu’elle lui cache certains éléments, et ainsi qu’elle garde la maîtrise d’une partie de son intimité, posant une limite au savoir du thérapeute. Elle tente peut-être ainsi également de le séduire, ce que nous avons développé dans un autre écrit22. Même si Freud modifie sa pratique thérapeutique, il continue de chercher à découvrir les secrets des sujets. En effet, plus il développe la méthode de l’association libre, moins le terme de « secret » sera présent ; cependant, il apparaît encore dans certains écrits ultérieurs. Freud l’utilise dans divers contextes que ce soit concernant les rêves, les actes manqués, les lapsus, les séries de chiffres… dont il s’attache à lire le « sens secret »23, comprenant ces lapsus, actes manqués et autres comme des révélateurs de la « pensée secrète » de celui qui les effectue24. Pour lui, la levée des secrets ne passe donc plus systématiquement par la parole ; le corps peut, par ses manifestations (ex : actes manqués), trahir des secrets inconscients enfouis. D’ailleurs, dès 1905, Freud précisera les raisons pour lesquelles le secret perd pour lui de son importance : « Celui qui a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre constate que les mortels ne peuvent cacher aucun secret. Celui dont les lèvres se taisent bavarde avec le bout des doigts ; il se trahit par tous les pores. C’est pourquoi la tâche de rendre conscientes les parties les plus dissimulées de l’âme est parfaitement réalisable »25.
Il semble que ce que ce qu’il qualifie encore de « secret » à cette époque est ce qui reste, sur un plan théorique encore secret pour lui, c’est-à-dire, ce qu’il méconnaît encore, qu’il n’a pas théorisé, et qu’il cherche à découvrir. Le secret sera progressivement qualifié non plus en ces termes, mais avec plus de précision dans les ouvrages ultérieurs. Cette recherche de découverte des secrets et la constitution de ceux-ci, Freud va également l’aborder au cours du parcours psycho-sexuel de l’enfant.
III – La naissance du secret au fil du développement psycho-sexuel
3.1 – Les théories sexuelles infantiles
Nous retrouvons en effet le mot « secret » lorsque Freud traite du développement psycho-sexuel de l’enfant, particulièrement dans cette période où ce dernier va s’interroger sur l’origine des enfants, et questionner ses parents. Là, l’enfant va se rendre compte, par la nature des réponses données ou des interdits à cet endroit, que ses parents lui cachent quelque chose, autrement dit, il constate que ceux-ci ont des secrets qu’ils ne partagent pas avec lui. Il va alors, progressivement, sur le modèle parental, expérimenter cette capacité au secret : « (…) ils (les enfants) en viennent à soupçonner qu’il y a quelque chose d’interdit que « les grandes personnes » gardent pour elles, et, pour cette raison, ils enveloppent de secret leurs recherches »26. Ce désir de savoir et cette mise au secret sont le fruit des pulsions sexuelles. L’enfant veut connaître les secrets touchant à la sexualité des adultes. Cependant, sa curiosité sexuelle va connaître des limites que celles-ci soient internes (immaturité sexuelle de l’enfant) ou extérieures (interdits parentaux) à l’enfant. Ces limites parentales (interdits, secrets…) imposées aux pulsions sexuelles de l’enfant favorisent, chez ce dernier, le passage du principe de plaisir au principe de réalité.
Face à l’insatisfaction que suscitent les réponses parentales et les interdits posés à cet endroit, l’enfant va secrètement chercher des réponses à ses questions sexuelles : « Si les enfants ne reçoivent pas les explications qu’ils ont demandées à leurs aînés, ils continuent en secret à se tourmenter pour ce problème et échafaudent des tentatives de solution (…) »27. Freud situe d’ailleurs à ce moment-ci, le premier conflit psychique de l’enfant ; en effet, celui-ci va être tiraillé entre son désir de savoir, ses pulsions sexuelles et les exigences surmoïques. La résolution du conflit est apportée par le refoulement des idées réprimées. Freud situe en ce lieu « le complexe nucléaire de la névrose »28.
Ce sont les pensées qui se rapprochent le plus de la « vérité sexuelle » des adultes et donc le contenu de certains secrets qui vont, chez l’enfant, être refoulés, ceci afin de résoudre le conflit psychique dont ceux-ci sont la source. Les théories sexuelles infantiles vont donc venir remplir un manque auquel est confronté le désir de savoir de l’enfant, mais également un vide laissé par le refoulement : « Les enfants produisent beaucoup de choses fausses dans le but de contredire une connaissance plus ancienne, meilleure, mais devenue inconsciente et refoulée »29.
L’enfant constate également à cette période que ses parents peuvent lui mentir sans qu’il puisse savoir ce qu’ils pensent et il va lui aussi pouvoir expérimenter l’herméticité de sa psyché, ce qui inspirera à Freud l’article « Deux mensonges d’enfants »30. Puis, en 1915, Freud complètera ses recherches sur les théories sexuelles infantiles, expliquant que celles-ci favorisent déjà, chez l’enfant, une autonomisation sur le plan psychique par le biais, notamment, de cette capacité au secret : « Les recherches sexuelles de ces premières années de l’enfance sont toujours solitaires ; elles représentent un premier pas vers l’orientation autonome dans le monde et éloignent considérablement l’enfant des personnes de son entourage, qui jusque-là jouissaient de sa pleine confiance »31.
D’ailleurs, le « sentiment de pudeur » que Freud évoque concernant les parties génitales que l’enfant montrait et qu’il va progressivement cacher32, se porte également sur les pensées de celui-ci, pensées qui vont subir le même mouvement. L’enfant va devoir garder secret ce qui a trait à sa sexualité, que ce soit en cachant ses attributs sexuels physiques ou ses pensées concernant la sexualité. Pour Freud, c’est ce sentiment de pudeur, la moralité… qui vont entraîner le refoulement33. Il donnera cependant aussi la pudeur comme raison de la mise au secret intentionnelle du sujet par rapport à autrui (cf. note 14). Si l’on prête attention au terme allemand signifiant « pudeur », c’est-à-dire « scham » nous pouvons également penser le sentiment de honte comme raison du refoulement ou de la mise au secret étant donné que le terme allemand signifie à la fois « pudeur » et « honte ». Pour la première fois, Freud reconnaît là une nécessité, une fonction au secret. Celui-ci n’est plus seulement perçu comme une résistance qu’il faut supprimer de par le travail analytique. Le secret devient à ce moment de la démarche freudienne, une fonction indispensable à l’autonomisation psychique du sujet et une étape constitutive de celle-ci. L’enfant peut avoir des pensées qu’il garde pour lui, sans qu’autrui puisse y accéder. Le secret permet de séparer ce qui est du domaine de l’intime de ce qui est du registre interpersonnel. Grâce à celui-ci, le sujet peut instaurer une limite à la connaissance d’autrui. Il est important de souligner que le secret prend alors un autre relief dans la description du fonctionnement psychique : il ne doit plus être levé à tout prix, il devient condition de l’autonomie psychique. De plus cette autonomie psychique est articulée à l’émergence des pulsions sexuelles dans la constitution subjective.
Freud n’approfondira cependant pas cette fonction du secret, même après le passage à la seconde topique alors qu’il évoque les limites du moi avec le monde extérieur dont le sujet a conscience, et qui permet ainsi de disposer de secrets, mais il ne les nomme pas en tant que tels. Il parle alors de « conservation dans le psychique » regrettant que celle-ci n’ait « encore guère trouvé d’élaboration »34. Il distingue ainsi le sentiment océanique de cette capacité à posséder des limites internes et garder pour soi certaines de ses pensées « (…) à l’origine le moi contient tout, ultérieurement il sépare de lui un monde extérieur »35. Il s’agit là d’une des fonctions primordiales du secret, c’est-à-dire la séparation psychique d’avec autrui et la capacité de contenance interne, ce que Freud situerait, sur un plan intrapsychique, au sein du moi.
Le secret vient perdre de son importance dans la conceptualisation freudienne au moment au Freud théorise l’inconscient et le refoulement. Ici, nous pouvons faire un parallèle avec le développement de l’enfant car c’est au moment où celui-ci rencontre les interdits parentaux, qu’il commence à garder secrètes certaines pensées, et c’est à ce même moment qu’une partie des secrets est refoulée. Le refoulement vient donc ici limiter les secrets de l’enfant concernant la sexualité tout comme les théorisations de l’inconscient et du refoulement viennent limiter l’intérêt de Freud pour le secret. Comment, au moment du complexe d’Œdipe, évolue cette récente capacité au secret chez l’enfant ?
3.2 – Les secrets à l’épreuve du Complexe œdipien
Freud aura rarement recours à la notion de « secret » dans les divers articles traitant du complexe d’Œdipe, alors qu’il utilise, comme nous venons de l’aborder, à plusieurs reprises ce dernier pour évoquer les recherches que va effectuer l’enfant concernant la sexualité, et qui précédent au complexe œdipien. Freud, donnant à ce moment de la vie de l’enfant une place importante au refoulement, semble accorder un intérêt moindre au terme de « secret ». Il n’aborde pas, à ce moment-là de la vie de l’enfant, les pensées conscientes que celui-ci garde pour lui, à l’abri de la connaissance des adultes. L’autorité parentale, que l’enfant intériorise au sortir de l’Œdipe sous la forme surmoïque, impose à l’enfant de tenir secret ce qui concerne la sexualité : « (…) l’autorité des adultes (…) s’avère incompatible avec le dévoilement de leur activité sexuelle »36. L’enfant, puis l’adulte, vont donc garder secrètes certaines pensées afin d’éviter le jugement d’autrui. Cependant, Freud explique que même si ces pensées sont gardées au sein du moi du sujet, elles n’échappent pas au jugement surmoïque. Il ajoute que dès l’intériorisation de ce surmoi, le sujet n’aurait plus peur qu’on découvre ses secrets. En effet, à ce moment-là « disparaît l’angoisse d’être découvert, et qui plus est, la différence entre faire le mal et vouloir le mal, car rien ne peut se cacher du sur-moi, pas même les pensées »37.
Nous entrapercevons ainsi comment se dessine cette fonction séparatrice chez l’enfant au cours de l’« ante-Œdipe » et du complexe œdipien. En effet, celui-ci d’abord dans un désir de savoir, de connaître les secrets parentaux, en particulier concernant la sexualité, va progressivement constituer ses propres secrets et garder pour lui ce qui relève de son intimité. Freud exprime, par exemple, à Fliess cette part de secret qu’il gardera malgré l’intimité de leur correspondance, lorsqu’il lui écrit au sujet de son auto-analyse : « Depuis que j’ai entrepris d’étudier l’inconscient, je m’apparais à moi-même très intéressant. Dommage qu’il faille garder bouche cousue pour ce qu’il y a de plus intime »38. Le terme de secret sera, après la découverte et la théorisation du refoulement, plutôt utilisé pour évoquer la sexualité, plus précisément des contenus sexuels que le sujet va volontairement cacher à la connaissance d’autrui. Il sera en général associé à la sexualité et/ou aux relations amoureuses, comme lorsque Freud évoque par exemple les amours cachées des adolescentes « rapport amoureux secret »39, des relations adultères chez le sujet adulte « une liaison amoureuse secrète »40, la vie sexuelle en général « le secret de la vie sexuelle »41…
D’ailleurs, nous constatons que lorsque Freud évoque ces secrets amoureux et/ou sexuels, il parle principalement de secrets féminins. Il développera par la suite l’idée que ce qui semble constituer un secret est, pour l’homme, la femme elle-même « Ce qui fonde la crainte c’est le fait que la femme est autre que l’homme, qu’elle apparaît incompréhensible, pleine de secret, étrangère et pour cela ennemie »42.
Le secret devient là secret sexuel féminin. Il renvoie ici à la différence, notamment la différence des sexes comme possiblement source d’angoisse : ce qui est différent de moi m’est étranger et secret, ce qui, selon Freud a entraîné chez certains peuples une crainte à laquelle est venue répondre la création de tabous. Ce secret concernant la femme, et plus particulièrement la question de la jouissance féminine, Freud l’évoquera plus tard en termes d’énigme du féminin43.
En effet, Freud préfèrera ensuite parler d’« énigme » plutôt que de « secret ». Ce glissement de vocabulaire viendrait, nous semble-t-il, signer les avancées théorico- pratiques de Freud, qui connaît des moments d’obscurité dans ses recherches, mais l’évolution de celles-ci lui permet de disposer d’indices comme peut en témoigner le mot « énigme ».
Le terme de « secret » devient donc rare dans la conceptualisation théorique freudienne, cependant nous le retrouvons dans quelques ouvrages ultérieurs, particulièrement dans le texte Das unheimliche. Ici le terme utilisé est différent, ce qui permet à Freud d’éclairer le secret d’un jour nouveau.
IV – Le secret dans l’évolution de la théorisation psychanalytique freudienne : du familier à l’étrange
En effet, jusqu’alors, Freud utilisait généralement les termes allemands de geheimnis (nom masculin) ou geheim (adjectif) qui signifient « secret ». Dans son article Das unheimliche, non seulement réapparait le terme geheim, mais Freud donne également le terme heimlich comme pouvant aussi, dans son sens second, signifier « secret ».
D’ailleurs, cet article est l’occasion pour l’auteur, après une analyse étymologique, de démontrer comment le terme heimlich signifiant communément, à cette époque, « familier, intime, apprivoisé », en vient à avoir une signification semblable à son antonyme initial : unheimlich (inquiétant, étrange, sinistre) lorsque l’on prête attention à son sens second, c’est-à-dire « secret, caché, dissimulé ». Il conclut alors cette recherche en expliquant qu’ « Unheimlich est en quelque sorte une espèce de heimlich »44. Aujourd’hui, le terme de « secret » est couramment traduit en allemand par les deux termes : geheim et heimlich. Par contre le sens premier de heimlich, c’est-à-dire « familier » est de nos jours couramment traduit par heimlig 45. Donc « secret » peut se traduire par heimlich, mais également par le terme unheimlich pour lequel Freud va utiliser une définition de Schelling : « On qualifie de unheimlich tout ce qui devrait rester… dans le secret, dans l’ombre, et qui en est sorti »46.
Par le biais de cet article, Freud nous conduit à penser le secret comme à la fois étrange et familier, familier dans ce qui peut être rappelé d’une autre expérience vécue ou connue, (il commence là d’ailleurs à introduire le concept de « compulsion de répétition »), étrange par le sentiment que cette impression de répétition peut créer, ceci du fait du refoulement de l’expérience première, ensuite répétée, et dont le sujet n’a plus souvenir, seulement l’impression d’une expérience connue. Le secret permet donc de se protéger en préservant l’intime du sujet, donc ce qui lui est familier. Cependant ce qui reste secret pour autrui peut être perçu, par ce dernier, comme une menace, dans ce qui lui est caché, dans ce qui lui reste étranger.
Conclusion
L’étude du cheminement du terme de « secret » permet de voir se profiler le parcours théorico-clinique de Freud, ses remaniements, ses avancées mais également l’instauration de la pensée et du mouvement psychanalytique autour de Freud à ce moment-là. En effet, le terme de « secret », particulièrement présent au début de l’œuvre freudienne, évolue au gré des découvertes théoriques et de la pratique freudiennes. Cette pratique visant au début à imposer au patient la confrontation d’avec ses secrets, secrets alors considérés par le thérapeute comme pathogènes, se modifiera progressivement en un travail d’élaboration et de recherche de compréhension du sujet qui occupera alors une place primordiale. Le secret jusqu’ici simplement perçu comme résistance du patient au sein du transfert, devient alors également synonyme de contenu inconscient jusqu’à la théorisation de l’inconscient et du refoulement. Puis Freud reconnaîtra une fonction primordiale au secret dans ce qu’il permet de contenance de l’intime, du sexuel et donc d’autonomisation psychique.
De même, le secret est ce qui permettra à Freud de tenter de dissimuler, de protéger tant ses avancées que le mouvement psychanalytique. Cependant, il semble que, par la suite, les secrets des patients deviendront plus difficiles à lire pour Freud qu’il ne le pensait antérieurement aux vues de ses dernières découvertes théorico-pratiques (seconde topique, narcissisme, pulsions de vie et de mort, compulsion de répétition…). Comment aujourd’hui, dans la continuité de la démarche freudienne, interroger le secret à partir de ces concepts ?
Notes
- S.Freud, (1887-1902), Lettre à W. Fliess du 31/10/1895, p. 117 et 210
- Ibid, Lettre à W. Fliess du 8/12/1895, p. 122
- Ibid, Lettre à W. Fliess du 16/08/1895, p. 109
- Ibid, Lettre à W. Fliess du 15/10/1895, p. 113
- Ibid, Lettre à W. Fliess du 4/05/1896, p. 144
- Ibid, Lettre à W. Fliess du 21/05/1894, p. 76
- S. Freud, Correspondance avec E. Jones, 1er Août 1912
- S. Freud et J.Breuer, 1895
- S. Freud, (1897-1902), Lettre à W. Fliess du 21/09/1897, p. 190
- S. Freud, 1896 p.66 (note rajoutée en 1924)
- S. Freud, (1897-1902), Lettre à W. Fliess du 21/09/1897, p. 191
- Ibid, p. 200
- S. Freud et J.Breuer, 1895, p. 6
- Ibid, p. 238
- Ibid, p. 227
- Ibid, p.109
- S. Freud, 1905(a), p. 9
- Ibid, p. 18
- S. Freud, 1906, p. 51
- Ibid, p. 55
- S. Freud, 1905(a), p. 58
- C. Cazorla, Mémoire de Master II Recherche La transaction amoureuse de l’hystérique : du secret sexuel à l’amour, Directeur de Recherche : B. Jacobi, Mai 2008, Laboratoire de Psychopathologie clinique et Psychanalyse, Université de Provence, Marseille.
- S. Freud, 1908, p. 48 et 54
- S. Freud, 1901, p. 114
- S. Freud, 1905(a), p. 57
- S. Freud, 1908, p. 18
- S. Freud, 1907, p. 11-12
- S. Freud, 1908, p. 18
- Ibid, 1908, p. 26
- S. Freud, 1913(b), p.183-187
- S. Freud, 1905 (b), p. 127 (partie de texte rajoutée en 1915)
- Ibid, p. 120
- S. Freud, (1887-1902), Lettre à W. Fliess du 14/11/1897, p. 205
- S. Freud, 1930, p. 10
- Ibid, p. 9
- S. Freud, 1918, p. 52
- S. Freud, 1930, p. 68
- S. Freud, (1887-1902), Lettre à W. Fliess du 03/12/1897, p. 210
- S. Freud, 1921, p. 190
- S. Freud, 1912(b), p. 62
- S. Freud, 1910, p. 52
- S. Freud, 1918, p. 71
- S. Freud, 1932
- S. Freud, 1919, p. 223
- Ibid, p. 219
- Ibid, p. 221
Bibliographie
Freud S., (1887-1902), « Lettres – Esquisses – Notes », in La naissance de la Psychanalyse, Paris, P.U.F., 2005, p.47-311.
Freud S et BREUER J., 1895, Etudes sur l’hystérie, Paris, P.U.F., 2000, p. 247.
Freud S., 1896, « Nouvelles remarques sur les psychonévroses de défense », in Névrose, psychose et perversion, Paris, P.U.F., 1999, p.61-81.
Freud S., (1899-1900), « L’interprétation du rêve », in Œuvres complètes IV, Paris, P.U.F., 2004, p. 677.
Freud S., 1901, Psychopathologie de la vie quotidienne, Paris, Payot, 1997, p. 317.
Freud S., 1905(a), « Fragment d’une analyse d’hystérie : Dora », in Cinq psychanalyses, P.U.F., 1999, p. 1-91.
Freud S., 1905(b), Trois essais sur la théorie sexuelle, Paris, Folio Essais, 2005, p. 196.
Freud S., 1906, « La Psychanalyse et l’établissement des faits en matière judiciaire par une méthode diagnostique », in Essais de Psychanalyse appliquée, Paris, Gallimard, 1976, p. 45-58.
Freud S., 1907, « Les explications sexuelles données aux enfants», in La vie sexuelle, P.U.F., 2004, p. 7-13.
Freud S., 1908, « Les théories sexuelles infantiles », in La vie sexuelle, Paris, P.U.F., 2004, p. 14-27.
Freud S., 1909, « Analyse d’une phobie chez un petit garçon de 5 ans : le petit Hans», in Cinq psychanalyses, Paris, P.U.F., 1999, p.93-198.
Freud S., 1910, « Un type particulier de choix d’objet chez l’homme », in La vie sexuelle, Paris, P.U.F., 2004, p. 47-55.
Freud S., 1912(a), « Sur la dynamique du transfert », in La technique psychanalytique, P.U.F., 2007, p.73-82.
Freud S., 1912(b), « Sur le plus général des rabaissements de la vie amoureuse», in La vie sexuelle, Paris, P.U.F., 2004, p. 55-66.
Freud S., 1913(a), « Sur l’engagement du traitement », in La technique psychanalytique, Paris, P.U.F., 2007, p.107-128.
Freud S., 1913(b), « Deux mensonges d’enfants », in Névrose, psychose et perversion, Paris, P.U.F., 1999, p. 183-187.
Freud S., 1914, « Remarques sur l’amour de transfert», in La technique psychanalytique, Paris, P.U.F., 2007, p.143-155.
Freud S., 1915, « L’inconscient », in Métapsychologie, Paris, Folio, 2001, p. 65-121.
Freud S., 1916-1917, Introduction à la Psychanalyse, Paris, Payot, 2000, p. 441.
Freud S., 1917, « Sur les transpositions de pulsions plus particulièrement dans l’érotisme anal », in La vie sexuelle, Paris, P.U.F., 2004, p. 106-112.
Freud S., 1918, « Le tabou de la virginité », in La vie sexuelle, Paris, P.U.F., 2004, p. 66-80.
Freud S., 1919, « L’inquiétante étrangeté » in L’inquiétante étrangeté et autres essais, Paris, Gallimard, Folio Essais, 2001, p. 211-263.
Freud S., 1920, « Au-delà du principe de plaisir », in Essais de Psychanalyse, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2001, p. 47-128.
Freud S., 1921, « Psychologie des foules et analyse du Moi », in Essais de Psychanalyse, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2001, p. 131-242.
Freud S., 1923, « La disparition du complexe d’Œdipe », in La vie sexuelle, Paris, P.U.F., 2004, p. 117-122.
Freud S., 1930, Malaise dans la culture, Paris, Quadrige, P.UF., 1999, p. 89.
Freud S., 1931, « Sur la sexualité féminine », in La vie sexuelle, Paris, P.U.F., 2004, p. 139-155.
Freud S., 1932, « XXXIIIe Conférence : La féminité », in Nouvelles conférences d’introduction à la Psychanalyse, Paris, Folio, 2006, p. 150-181.
Freud S., 1938, Abrégé de Psychanalyse, Paris, P.U.F., 2006, p. 84.