« Marcheurs, ce sont tes traces
Ce chemin est rien de plus
Marcheur, il n’y a pas de chemin
Le chemin se construit en marchant. »
Le statut de l’enfant ne cesse d’évoluer selon l’époque à laquelle il appartient, et il en est de même pour ses droits et devoirs qui en découlent. Les modèles de prise en charge de l’accompagnement éducatif, de la délinquance et la gestion de la déviance juvénile ont connu d’importantes transformations. Nous sommes passés d’une représentation de l’enfant comme un adulte à la volonté dominante d’éduquer plutôt que de réprimer, avec la réforme de l’ordonnance 45, qui pose le principe de la primauté de la mesure éducative sur la sanction. L’idée sous-jacente est de considérer que l’enfant ne peut avoir pleinement conscience de la gravité de son acte. L’introduction des sciences sociales dont la psychologie de l’enfant et la pédopsychiatrie, aident à penser le fonctionnement de l’enfant et de l’adolescent, à accompagner, soigner et de plus en plus médiatiser la relation de l’enfant au monde, aux objets, à l’adulte qu’il soit éducateur, enseignant, parent. Or, ce schéma qu’on croyait acquis semble remis en cause devant les personnes le plus vulnérables, ceux qui n’ont pas toujours les codes de notre société. La mondialisation, par l’arrivée massive de jeunes étrangers dans nos territoires a bousculé les fondements même de la protection de l’enfance et de la justice des mineurs, exacerbés par de profondes mutations et une crise de l’identité et des valeurs qui la fonde.
Dans ce contexte, psychiatres et psychologues sont confrontés aussi dans leurs pratiques à l’accueil des enfants isolés et étrangers, et sont amenés à repenser l’accueil du mineur isolé de manière conjointe à celui du…