Le titre de l’ouvrage Vie et mort des affects souligne la part vive de ceux-ci dans une sorte de personnification de l’affect Comme le souligne J. André « en psychanalyse (théorie comme pratique) l’ouverture d’une question est plus passionnante que la fermeture d’une réponse » Les affects s’intègrent pleinement dans ce projet de mise en tension du nouveau et du familier, du connu et du mystérieux, du commun et du secret, de l’universel et de l’intime, puisque que l’on conviendra avec A. Green « qu’une étude exhaustive des problèmes posés par l’affect dans le champ de la théorie et de la pratique psychanalytiques est impossible ». Il s’agit donc de procéder par petites touches, par approches successives, en mêlant clinique et théorie, compréhension et interprétation.
L’affect ment-il ? s’interroge F. Coblence dans le dernier chapitre de l’ouvrage. Serait-il la vérité du sujet, comme le porte une certaine tradition littéraire ; l’exemple que prend F. Coblence est celui des confessions de J.-J. Rousseau dont le projet est d’exposer, de tout dire, toute la vérité, rien que la vérité. S’intéresse-t-on aux affects ou à l’affect, y n’aurait-il pas un risque de généralisation, de simplification voire d’amputation dans ce passage du pluriel ou singulier ? Il s’agit alors bien plus de s’intéresser aux affects. Affect métamorphosé par le travail du rêve, ou par celui du symptôme hystérique, affect perverti quand il est soumis. « Pur affect de plaisir, ou affect de pur plaisir (…) recherche exquise (…) pour lui-même » sont autant de destins d’affects évoqués par F. Coblence. « L’affect n’est donc pas celui du premier moment (…) mais celui qui se trouve recréé » nous dit-elle, qu’il nous faut plus prendre en compte dans leur historicité que dans leur valence actuelle.