Voilà une idée originale d’un psychanalyste qui interroge non seulement le rapport du sujet à la vérité (et son corollaire le mensonge), mais le statut de la vérité tant au niveau individuel que collectif. Ce livre tombe à point pour revisiter cette question dans la pratique analytique, mais aussi dans notre monde contemporain infiltré de fausses nouvelles (dites : fake news) comme si on ne pouvait le dire en langue française.
L’auteur commence par des éléments analytiques et philosophiques en particulier la parrêsia grecque, le dire vrai, notion travaillée par Foucault. Mais en psychanalyse, l’amour de Freud pour la vérité est mise en avant, l’auteur souligne que :
« L’amour de la vérité chez Freud ne va pas sans qu’il admette que la structure du langage introduit un doute dans la valeur de cet énoncé. » Pour sa part, Lacan passe de l’amour de la vérité au discours de vérité. Mais il est souligné que Lacan sollicite l’amour de la vérité par l’engagement et l’acte de parole du psychanalyste. Ce qui est un élément incontournable de la position du psychanalyste.
Qu’est-ce que le trauma ? L’auteur répond en s’appuyant sur la notion lacanienne de réel, il écrit : « Le Réel, c’est le trauma d’une attaque de la langue et de la pensée elles-mêmes. » (p. 107).
Dans l’affaire d’Outreau comme dans le « repressed memory » aux USA, la question se pose de la véracité du souvenir. Ces théories n’ont pas de références psychanalytiques, et prônent cependant de curieuses contradictions sur cette mémoire réprimée et ces « souvenirs retrouvés ». De nombreuses histoires scandaleuses ont été mises à jour aux USA. Plus près de nous, à propos des faux souvenirs, ou des faux incestes dans l’affaire d’Outreau est-il possible de soutenir que…