La vie psychique du bébé est un sujet fécond qui ne cesse de cultiver l’intérêt du champ psychanalytique. Dans cet ouvrage, Victor Guerra propose d’étudier la rythmicité au cœur des premières expériences de rencontres chez le bébé. Qu’est-ce que l’intersubjectivité ? Comment se tissent les liens et de quels indicateurs disposons-nous ? Comment le passage de l’intersubjectivité à la subjectivité s’opère-t-il ?
Victor Guerra, psychanalyste uruguayen décédé prématurément en 2017, met en exergue ces questionnements en articulant brillamment la théorie aux récits cliniques, poétiques, et plus largement artistiques. Il déploie nombre de ses intérêts de recherche et des études de cas toujours analysées de manière polysémique.
Comme un témoin d’inter-subjectivité, ce livre est le fruit d’un travail de co-construction rassemblant et traduisant ses écrits initialement destinés à sa thèse. Nous y découvrons des histoires de rencontres riches et instructives. Victor Guerra avait cette culture de la transmission et du partage. Les hommages rendus par Bernard Golse, Alberto Konicheckis et René Roussillon y font écho.
Le premier chapitre porte tout naturellement aux origines de la subjectivation à travers les fonctions parentales et de celles du bébé. Il y est question de l’intégration des tous premiers liens parents-enfants dans la dynamique intersubjective, ce qui apporte un éclairage sur les fonctionnements dyadiques et triadiques. L’auteur détaille les fonctions symboliques de chaque protagoniste, mettant en avant la rencontre intersubjective comme fondatrice de la subjectivation du bébé. Ce travail du devenir sujet se déploie dans « la musique de la parentalité », comme la nomme Victor Guerra, ce qui laisse transparaître les dimensions de partage, de rythme et d’accordage. Tout particulièrement, la narrativité constitue une des fonctions parentales indéfectible à l’appropriation des sensations pour…