Florian Houssier nous propose de rejoindre le sujet contemporain là où il se trouve, telle une invitation à le suivre sur le chemin de ses représentations, de ses fantasmes, mais aussi de son environnement ; à la croisée donc de sa réalité interne et du référentiel culturel dans lequel il peut puiser mais
qu’il peut aussi nourrir dans un mouvement de va-et-vient rappelant la coconstruction sujet-environnement (Winnicott). « Pour comprendre le monde, le défi qui nous est imposé est celui de conserver intacte notre disponibilité psychique, couplée à une souplesse, remettant toujours notre pensée en mouvement » (p.106). S’appliquant cet adage, F. Houssier plonge dans les trésors de la culture pour éclairer la complexité de la psyché humaine.
Bien que considérant sa double potentialité - salvatrice versus destructrice - (Houssier, 2009), il « dédiabolise » la culture moderne, en mettant en lumière son aspect mobilisateur de la dynamique psychique du sujet. Toujours prêt à se laisser surprendre par le sujet/la société, ouvert à la rencontre même dans ses aspects les plus insolites voire dérangeant et bousculant, il travaille à partir de la clinique du normal comme du pathologique, et pose un regard vif sur ce qui l’entoure.
Dans une optique à la fois historique et baignée d’une clinique adolescente, il démontre combien les objets culturels ont pu constituer, depuis la genèse de la psychanalyse, à la fois le vecteur d’une alliance thérapeutique indispensable au déploiement du processus de relance psychique, mais aussi un véritable support à la réimpulsion du jeu entre réalité interne et réalité externe (Winnicott). Mais il va encore plus loin, en proposant que la culture soit une voie royale pour maintenir vivaces et actifs les traces du rêve, tel un moyen finalement de…