Qui s’intéresse à la psychanalyse ou qui l’exerce ne devrait pas passer à côté de ce petit livre ! Il s’agit en effet d’un essai lumineux sur les commencements de la discipline, un récit passionnant qui raconte le nouage de l’élaboration lente et sans cesse remaniée de la théorie psychanalytique pilotée par Freud avec l’indispensable approche et pensée clinique portée par Ferenczi. Ces deux grands penseurs étaient habités par leurs travaux respectifs, se lisaient, se comprenaient et discutaient sans arrêt entre eux. Si les psychanalystes contemporains connaissent bien aujourd’hui l’apport de Sándor Ferenczi à leur discipline, le caractère indispensable de celui-ci — penser sérieusement le traumatisme, considérer véritablement le contre-transfert, être attentif à l’enfant dans l’adulte — était à démontrer rigoureusement. Il est désormais parfaitement éclairé avec ce livre.
L’ouvrage est simple : une couverture blanche, souple, proposée par les Éditions Ithaque, éditeur engagé et attentif à la forme autant qu’au fond des textes publiés ; une préface enthousiaste de Jean-François Chiantaretto qui ouvre sur la dimension secourable de la psychanalyse ; un court essai de 150 pages enfin, sans doute merveilleusement bien écrit, car traduit du Portugais (Brésil) avec une fluidité vraiment remarquable. Quant au sujet abordé, il est clair et tenu des premières aux dernières pages : pourquoi Ferenczi ? Pourquoi Ferenczi est-il au fondement de la psychanalyse ?
En retraçant les ouvertures proposées par Ferenczi à Freud, Daniel Kupermann met au jour une clinique psychanalytique qui n’existerait tout simplement pas sans lui : il n’y a pas d’approche possible de l’appareil psychique des patients en cure sans attention fine aux traumatismes psychiques et à ce défaut de l’autre secourable, qui en fait le lit, et pas non plus de développement de la théorie psychanalytique sans pensée de l’engagement du psychanalyste, du…
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