Nous pouvons trouver de nombreux travaux abordant la question de la narration. Intimement liée au concept d'attachement tel que décrit par Stern, nous la rencontrons sous la forme d'enveloppe narrative. Ou encore, sous la plume de Paul Ricœur, la narration devient un fondement de l'identité. Bien sûr, la notion de roman familial présentée par Freud nous éclaire elle aussi sur les récits construits dans l'élaboration de la filiation.
Mais qu'en est-il du récit ? Quelle construction et quel remaniement du Soi narratif dans la parentalité ? Et quelles fonctions porte cette narration dans la parentalité et dans l'identité familiale ? Quelles narrations se trouvent aux fondements de la fonction parentale et des liens parents-enfants ? Des interrogations d'autant plus centrales lorsque l'on considère la diversité des modèles familiaux, ainsi que leurs évolutions dans la société contemporaine. Comment s'inscrit une stabilité dans des modèles qui se composent, se décomposent, et se recomposent ?
Dans son ouvrage, Celso Gutfreind apporte des pistes de réflexions empruntes d'un lyrisme qui n'est pas sans nous inviter à voyager. Ce livre nous donne des éléments nous permettant à la fois d'en comprendre davantage sur les parentalités et sur l'importance de la narration, mais il nous permet également de laisser s'exprimer notre imaginaire et notre pensée, tel un espace transitionnel.
L'auteur nous emmène sur des chemins faisant écho à notre enfance, mais avec des horizons différents : aux côtés du Petit Prince qui s'intéresse à une culture si peu encline à la rencontre et au partage. Avec Alice au Pays des Merveilles, où le travail du narratif se trouve rapproché de celui du rêve. On y retrouve une enfant-adolescente qui, en se racontant une histoire, peut supporter les frustrations de la vie, les bouleversements identitaires et renforcer…
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