Alain de Mijolla est particulièrement connu comme historien de la psychanalyse, cependant son œuvre clinique n’est pas moins riche en production. Son livre sur L’iden-tification selon Freud en apportela preuve, donnant précisément à voir la méthode historique qui parcourt le travail de réflexion de l’auteur. D’entrée de jeu, Mijolla définit l’identification comme une notion en évolution à distinguer du concept. En effet, sa lecture évite toute dérive vers une formation de doctrine freudienne. La pensée de Freud est au contraire orientée vers une recherche constante des méca-nismes du fonctionnement psychique et Mijolla nous propose sa méthode pour suivre ce vo yage périlleux dans l’inconnu de l’âme humaine. Chaque idée de Freud a été cent fois remise sur le métier. Ainsi a-t-il tissé sa théorisation qui n’a jamais constitué une théorie figée dans le marbre.
De Dora et l’identification hystérique jusqu’à Joan Rivière, qui n’est pas mentionnée mais qui se niche derrière les réflexions sur la réaction thérapeutique négative ce sont les rencontres cliniques et leurs difficultés qui conduisent Freud à inventer ses outils de travail puis de les affiner. Aussi, la chronologie et la périodisation constituent-elles des nécessités de prise en compte du travail de compréhension dans le travail de lecture que Mijolla propose comme cadre. Les chapitres du livre obéissent bien à cette méthode : identifier l’apparition de chaque rencontre clinique qui donne naissance à une obligation de travail de réflexion qui ensuite se cristallise en mouvement de théorisation.
Il propose alors de comprendre les remaniements successifs du vocable d’identification. Il est nommé hystérique du temps de Dorapuis identification maternelle à l’époque de la cure de L’homme aux rats. Cette réflexion permettra les hypothèses sur la genèse de l’homosexualité. L’identification est approfondie en identification narcissique à l’époque…
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