Le livre de Lise Haddouk analyse comment et dans quelles conditions des technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent être insérées dans les outils des psychologues. Sa réflexion porte principalement mais non exclusivement sur l’usage de la visioconférence dans l’entretien clinique.
Le lecteur ressent d’abord un certain confort lié à un sentiment de déjà-vu. En effet, il croit d’emblée percevoir les enjeux de situations qu’il a pu expérimenter lors d’une communication par Skype ou d’une communication téléphonique avec une personne confrontée à un événement angoissant ou douloureux. Le confort tient à cette apparente banalité, la familiarité d’usage d’outils qu’on sait très prisés par les jeunes générations, les adolescents et les enfants, mais aussi par les adultes et encore les grands-parents qui sont fiers d’échanger avec leurs petits- enfants et leurs pairs âgés. Pourtant ce sentiment initial se mêle progressivement d’embarras avant de coexister avec l’inquiétude modérée. Celle de se demander jusqu’où on peut utiliser ces media sans y perdre la teneur des relations sociales et affectives, celle que la personne soit instrumentalisée par la technique. Ces media sont-ils encore adaptés aux valeurs humaines quand il s’agit d’une consultation thérapeutique avec un psychologue, de télémédecine pour surveiller à distance la santé de la personne à son domicile, pour le suivi de soins psychiatriques ? Comme le souligne Lise Haddouk, le risque de thérapie sauvage est là. La menace que le patient se déshumanise dans une relation par écrans interposés, que le psychologue néglige les règles éthiques et déontologiques. C’est donc dans un univers complexe que Lise Haddouk nous emmène pour nous montrer la richesse potentielle du recours à ces outils et nous obliger à sérieusement réfléchir au-delà de nos a priori professionnels ou de citoyen.
Pour elle, les avancées permises par…
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