Dans une continuité entre le pré et post natal, l’ouvrage de Véronique Dasen, professeure d’histoire de l’art et d’archéologie classique, nous permet de ressaisir le passé avec un éclairage nouveau concernant le statut de l’enfant à naître, le nouveau-né et la maternité dans l’Antiquité grecque et romaine. Plusieurs idées reçues sont revisitées, comme la passivité des femmes ou l’indifférence face à la mort des tout petits. Ce livre nous offre un accès à l'histoire des sociétés anciennes révélant une traduction métaphorique des données biologiques de la procréation. Il convoque la magie, les rites et les croyances qui entourent le berceau de la vie. Il nous renvoie à la phase animiste de l’humanité décrite par Freud (1913), où la magie permet de soumettre les forces de la nature à la volonté de l’homme et lui donne une possibilité d’agir. Au sein de cette philosophie de la nature, le monde devient animé d'êtres spirituels, bienveillants ou malveillants, qui résident aussi bien dans les animaux, les plantes ou même, les objets en apparence inanimés.
Ainsi, la première partie de l’ouvrage Le secret d’Omphale, traite de l’utilisation médicale des pierres et de leur pouvoir sur la sexualité et la procréation. La pratique magique des pierres existe depuis l’Antiquité, servant d’amulettes pour favoriser la grossesse, éviter les fausses couches, ou faciliter l’accouche-ment. La grossesse demandait une protection magico-médicale. L’étude des gemmes magiques dites utérines sont des méta-phores visuelles qui mettent en scène la puissance active du ventre maternel et les forces en jeu dans la génération. Sur ces gemmes, l’utérus devient une ventouse animée d’une puissance attractive, comme la pierre de magnétite que portaient les femmes. L’iconographie des pierres gravées révèle les ressources insoupçonnées d’Omphale, amante d’Héraclès. Son sourire traduit la force des femmes alliant résistance, adaptation…
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