Ce nouveau livre de Vassilis Kapsambelis apparaît comme incontournable pour tout thérapeute, ou toute équipe thérapeutique, engagé peu ou prou dans un travail soignant avec des patients schizophrènes, mais aussi non schizophrènes, tant il concentre une psychopathologie générale pour finir sur la proposition d’une troisième topique susceptible d’éclairer les diverses problématiques. Pour tous les soignants, en effet, dans la mesure où il m’apparaît nettement que les thérapeutes utilisant la remédiation cognitive par exemple travaillent de manière fort différente en fonction de ce qu’ils sont analysés ou non, sensibilisés à la psychanalyse ou non, cela change totalement la couleur de leur pratique.
Pour rappel, Vassilis Kapsambelis est psychiatre, psychanalyste, membre titulaire de la S.P.P, directeur du centre de psychanalyse E. et J. Kestemberg de l’ASM 13 à Paris. Il a publié de nombreux livres et articles notamment un remarquable Manuel de psychiatrie clinique et psychopathologique de l’adulte (PUF, 3e édition, 2018).
On peut le qualifier de biologiste de l’esprit, au sens étymologique du terme et non à sa réduction matérialiste ou chimique : il défend une science du vivant, un discours sur le vivant, on pourrait le dire également vitaliste bergsonien, non fixiste, adepte d’une psychopathologie progressive et changeante, opposé à toute conception figée de la structure psychique qui ne ferait que s’aménager sans perdre sa nature profonde et définitive. Nous sommes bien loin d’un structuralisme clinique stigmatisant et découpant l’humanité en trois catégories étanches à tout jamais, névrose, psychose et perversion. D’ailleurs il rappelle que Freud lui-même se prétendait biologiste (voir page 181), mais aussi un aspect épistémologique d’importance : la démarche de Freud résidait principalement dans l’étude générale du fonctionnement de l’esprit grâce à un dispositif scientifique inventé par lui : le dispositif « fauteuil-divan »…
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