Le déni de grossesse, encore peu reconnu malgré un intérêt croissant en France et en Europe, étonne et questionne toujours nos théories et nos pratiques. Ce livre nous invite à un véritable tour d'horizon de cette maladie orpheline de l'obstétrique, de la psychologie et de la psychiatrie grâce aux regards croisés des auteurs, gynécologues, psychiatres, psychologues et pédopsychiatres.
Cet ouvrage tente de percer les mystères et de comprendre les enjeux de ce curieux symptôme, assurément témoin d’un conflit psychique inconscient, mais à quel niveau et dans quel contexte ?
La première partie, plus théorique, s'attache à dessiner les contours de la problématique et la deuxième décline plusieurs situations cliniques. Mais d’abord quelle(s) définitions(s)? Regroupés sous le terme de négation de grossesse (Dayan) ou de troubles de la gestation et de la nidation psychique (Bayle), les dénis de grossesses, selon Missonnier, comprennent un large éventail de mécanismes psychopathologiques, de la dénégation au clivage. Dans le déni donc, toutes les nuances peuvent exister et/ou se succéder y compris chez la même femme. Existerait-il alors un continuum dans tous les cas de négation psychique de grossesse ? Le débat reste ouvert.
L'hétérogénéité semble être la règle de ce phénomène qui en admet très peu ! A la diversité psychopathologique répond un polymorphisme des causes et de la population, détaillées dans une revue de la littérature (Auer et Rolland). Aucune spécificité ne se dégage des études épidémiolo-giques. Sara Seguin dans sa thèse ne relève pas de profil psychologique maternel particulier. Elle retrouve une majorité de structure névrotique et plus de la moitié des femmes sans troubles psychiques particuliers. Les hypothèses explicatives, nombreuses, de la question de la place du corps aux révélations impossibles, aux filiations impen-sables (lors d'un viol par…
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