C’est un texte important d’une grande humanité que nous livre Jacques André dans son dernier ouvrage. Un an auparavant, nous étions loin de penser aux répercussions massives provoquées par l’arrivée soudaine et brutale de la pandémie de Covid-19. Avec cet ouvrage, J. André revient - entre autres - sur cette traversée individuelle et collective, et nous propose une nouvelle incursion au cœur de l’expérience analytique.
Avant de s’engager dans le corps du livre, la couverture nous plonge dans un décor envoûtant, d’un bleu abyssal et intense. Et comme surgissant des profondeurs de l’âme humaine, Gorgone et méduses, fascinantes et terrifiantes figurent la menace portée par le titre.
Trente-trois fragments cliniques et essais composent l’ouvrage. Au fil des pages, ces récits de « vie psychanalytique » imprégnés de multiples références philo-sophiques, littéraires, écologiques, biologiques, sont l’occasion pour l’auteur de revenir sur le vif de cette expérience et d’interroger les fondamentaux de la pensée psychanalytique en proie aux problématiques de son époque. C’est peu dire que l’actualité des dernières années et le contexte sociétal ont eu de quoi chahuter les deux protagonistes de la rencontre et alimenter le chaudron de la « sorcière métapsychologie » ! De la pandémie aux élections américaines en passant par le réchauffement climatique, la fonction paternelle ou le mouvement #Me too qui repose la question du rapport entre les sexes, aucun de ces thèmes qui n’empiètent, un temps, à leur manière, le site, le home de la séance. L’essai introductif porte un regard sur « La psychanalyse au temps du coronavirus ». En effet comment échapper à l’ouverture de cette question ? Janvier 2020, la Covid-19 a fait vaciller le monde. Sa virulence entraîne l’instauration inédite et soudaine des mois de confinement. La vie de la psychanalyse et…