En paraphrasant le titre d’un magnifique film de Robert Redford tiré du roman de Nicholas Evans, Annick Simon nous invite à danser avec elle sur un hymne à la vie. Cette poète-marionnettiste, institutrice, psychologue et psycho-thérapeute d’enfants nous entraîne avec elle dans sa longue trajectoire professionnelle pour nous aider à mieux comprendre et accompagner les enfants, et plus précisément les plus fragiles d’entre eux, les bébés prématurés. Catherine Druon nous avait déjà donné en 1996 un ouvrage remarquable sur ce sujet, A l’écoute des bébés prématurés (Flammarion), dont beaucoup d’équipes de services de néonatalogie s’étaient inspirées avec juste raison, tant son propos alors très novateur, avait apporté de fraîcheur réflexive dans ce domaine hyperspécialisé. Vingt ans après, Annick Simon, plutôt que de nous proposer une somme de son savoir avant de prendre une retraite bien méritée, préfère en extraire la substantifique moëlle en utilisant son talent de conteuse. Son livre est divisé en quatre grandes parties qui passent en revue les différentes situations rencontrées dans sa pratique ordinaire/extra-ordinaire de psychologue en néonatalogie, ou plutôt de « dame qui vient dire bonjour aux bébés ». De sa place de « funambule au-dessus des couveuses » à celle des nécessaires visites à domicile dans certains cas très particuliers, tel celui de Maurice, le petit paysan montagnard, de l’histoire de « la belle patiente » à celle de Tom Pouce, d’Aïcha ou de Nadia, Annick Simon nous permet de partager avec elle ses hésitations, ses doutes, ses enthousiasmes.
Reprenant les divers problèmes posés par cette vie si particulière en couveuse, elle nous fait toucher du doigt l’importance du murmure à l’oreille des « prémas », sans jamais rivaliser avec les parents ni avec les soignants du corps, mais pour toujours rappeler l’importance du commentaire en parole…