Mickaël Benyamin s’est intéressé à la perversion narcissique à partir de sa clinique. C’est sur le divan qu’un grand nombre de victimes de pervers narcissiques ont mis en mots leur vécu d’emprise. Déconcerté face à l’incompréhension générale de la perversion narcissique, il décide d’écrire un ouvrage sur le sujet afin de clarifier la notion, d’en définir les symptômes et d'en délimiter le champ d’action.
La notion de perversion narcissique émerge en 1978 et est clairement définie en 1986 par Paul-Claude Racamier, psychanalyste et psychiatre français dans son ouvrage, Les perversions narcissiques. D’après l’auteur, la perversion narcissique est une « façon organisée de se défendre de toute douleur et contradictions internes et de les expulser pour les faire couver ailleurs, tout en se survalorisant, tout cela aux dépens d’autrui et non seulement sans peine, mais avec jouissance ».
La notion est restée cantonnée au champ de la psychanalyse jusqu’à la parution des ouvrages de Marie-France Hirigoyen et d’Alberto Eiguer, démocratisant le concept. Depuis, le terme s’est généralisé un peu partout et aujourd’hui, on pose très facilement un diagnostic de trouble de la perversion narcissique dès lors qu’un sujet est un peu tyrannique et froid avec ses pairs.
Cependant, parler de perversion narcissique à tout propos a discrédité la notion à tel point qu’actuellement, la majorité des scientifiques émet des réserves à l’utiliser et je ne vous parle même pas de ceux qui ne l’emploient plus du tout. Elle a presque disparu du vocabulaire scientifique. Pourtant, la pathologie existe réellement et cause des dégâts, lourds de conséquences pour les victimes !
Par son écrit, Mickaël Benyamin met en lumière un concept galvaudé et mal compris…
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