La chute de l’intime est un livre traversé par la clinique. Clinique de la vie qui désire, qui s’interroge et qui construit lorsque sont préservées les frontières de l’intime. Cliniquedu discours des patientsdans ce lieu de l’intime qu’est la psychanalyse, là où se fait au plus près l’épreuve d’une différence à l’intérieur de soi. Mais aussi clinique du monde, monde démocratique menacé par la mélancolisation du discours qui s’est faite entendre dans le temps des restrictions sanitaires mises en place pour lutter contre la propagation de la Covid-19.
PLAIDOYER POUR L’INTIME.
L'écriture épouse le fond de l’intime pour mieux lui donner corps, créer des images et partager une mythologie. Ce corps c’est celui de la fée Mélusine, figure de légende qui se métamorphose chaque samedi en femme serpent dans le secret de sa salle d’eau. Allégorie de l’intime, elle vient témoigner de la nécessité pour chacun de posséder des territoires personnels qui délimitent le champ de l’intime pour qu’une transformation puisse avoir lieu. Tant que son secret est respecté, Mélusine peut consoler, construire, apporter son écot à la cité ;, mais à la trahison de la parole donnée, son intimité est violée, la création cesse et des présages de mort s’ensuivent. Point d’action politique dans la cité, point de destin de bâtisseuse, sans la possibilité d’un temps de retrait pour abriter un secret, celui d’une rencontre avec la parole de l’Autre. Un dehors et un dedans inextricablement liés.
À l’instar de l’ami intime dont elle déploie la fonction, Laurence Joseph refait le monde avec nous, elle le refait parce qu’elle le renomme, en appelant ainsi au transfert du lecteur. Elle aiguise notre curiosité par une écriture emprunte de fraîcheur. « Un…