Paru dans la collection Connaissance de l'inconscient des éditions Gallimard, cet ouvrage - dont le titre interpelle : Je désosse une amie, nous invite à suivre le fil des pensées de son auteur Patrick Merot. Entre le roman (avec ce « passager clandestin » appelé Blaise qui prend parfois la plume), le carnet de voyage et l'essai, un peu à la manière de J.-B. Pontalis, l'auteur explore certains thèmes sur lesquels s'est penchée la pensée psychanalytique, avec cette particularité de réinterroger ce qui pourrait être perçu comme des évidences et de tenter d'en tirer des renversements de pensée qui font sens.
Le premier thème de cet ouvrage - le voyage- résonne comme une invitation et comme le projet de ce livre : ouvrir une parenthèse dans laquelle pourra se faire un travail des frontières, « travail des frontières du moi ». C'est ainsi que l'auteur conçoit le voyage, comme un mouvement vers l'inconnu, bien autre chose que les déplacements modernes qui peuvent laisser une impression de « quasi-ubiquité ». Invoquant Nicolas Bouvier et ses écrits, le voyage est redéfini comme une source de transformation intérieure, permettant au moins que quelque chose de la complexité du monde devienne perceptible, et que cette perception ait une certaine incidence sur la subjectivité du sujet.
L'écriture - pourquoi pas d'un carnet de voyage - intervient logiquement comme le thème suivant. Écrire serait pour l'auteur création d'un espace dans lequel il circulera facilement, « parce qu'il sera chez lui ». Mais quand elle est adressée à un autre – ou à l'autre en soi puisque nous allons glisser vers la situation de la cure, la question de l'effet des mots et donc de la rhétorique se pose. La rhétorique serait ainsi…
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