1988-2018, voilà déjà trente ans que Françoise Dolto est morte ! Caroline Eliacheff, pédopsychiatre et psychanalyste, en « profite » pour nous livrer un ouvrage original et passionnant sur cette grande psychanalyste trop oubliée aujourd’hui. En reprenant sous un autre angle le stratagème littéraire déjà utilisé en son temps par le fameux Stefan Zweig avec son roman « Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme », Caroline Eliacheff nous entraîne dans une sorte d’accom-pagnement de Françoise Dolto au long d’une de ses journées ordinaires. Mais une journée de cette grande dame peut-elle être ordinaire ? C’est ce qui fait tout l’intérêt de ce livre : mêler la vie quotidienne d’une légende de la psychanalyse avec les activités auxquelles elle se livre pour en faire le prétexte à reviviscence de beaucoup d’évènements de sa vie particulière.
Caroline Eliacheff choisit une journée du premier trimestre 1979. Dolto a 71 ans et a arrêté ses cures avec les enfants. Depuis que la radio l’a rendue célèbre avec son émission « Lorsque l’enfant paraît », dont Caroline Eliacheff nous livre quelques « vignettes », elle pense qu’elle ne serait pas suffisamment neutre avec eux pour les aider à un travail psychanalytique rigoureux. Elle continue cependant à recevoir quelques patients adultes qui n’ont pas fini leur analyse avec elle. Mais elle passe une part importante de son temps à aider les professionnels par un travail de supervision. Ces rencontres sont l’occasion de revisiter quelques-unes de ses nombreuses interconnexions. C’est ainsi que l’on retrouve Fabienne d’Ortoli et Michel Amram, fondateurs de l’Ecole de la Neuville à partir des idées de Fernand Oury, l’inventeur de la pédagogie institutionnelle.
Mais entre ces rendez-vous, qu’elle espace volontairement de façon à souffler un peu, elle téléphone à son…