Alain Braconnier interroge cet « être parent » à partir des butés et impasses dont rendent souvent compte la clinique comme les épreuves de la vie.
Tous les cliniciens qui s’occupent d’enfants ou d’adolescents savent qu’on ne peut faire l’économie d’un échange régulier, donc d’un lien avec les parents. Dans cette perspective, aborder la question des parents induit immédiatement une représentation de dissymétrie. Cette dissymétrie est souvent considérée comme un fait, voire un principe tant anthropologique qu’éducatif. La néoténie propre à l’être humain l’établirait. Le terme de néoténie mérite une attention particulière car il rend compte à la fois de la durée particulièrement longue du développement du petit humain avec la dépendance associée aux adultes, mais aussi de la persistance des caractères juvéniles chez l’adulte. Être parent est une responsabilité mais c’est aussi une construction, une co-construction complexe prise dans l’histoire comme dans l’actualité des relations, convoquant l’enfant que l’adulte a été dans le lien à ses propres parents et le parent qu’il devient en lien à son ou ses enfants, ainsi que bien d’autres figures d’êtres et de relations.
Alain Braconnier au fil de sa longue et riche carrière de psychiatre a interrogé cet « être parent », à partir des butés et impasses dont rendent souvent compte la clinique comme les épreuves de vie, mais aussi à partir des expériences magnifiques par lesquelles ce lien parent-enfant, protège, soutient, porte et transporte dans des voies d’amour partagé et de créativité réciproque. Des « Parents aujourd’hui » (2003), en passant par « Mère et fils » (2007), et « Être parent aujourd’hui, amour, bon sens et logique » (2012), il a exploré certains fondements de la réciprocité du lien d’amour et son enjeu éducatif puissant. Dans ce nouveau livre, c’est l’importance de cette réciprocité qu’il…