Cet ouvrage réunit une série de textes et de conférences de psychanalystes contemporains, qui abordent les concepts de conviction, suggestion et séduction, qui ont été centraux dans les élaborations théoriques de Freud et n’ont cessé, jusqu’à ce jour, de questionner la théorie et la technique psychanalytique. Ces notions sont abordées dans leurs aspects négatifs et entravant mais aussi dans leur caractère incontournable et nécessaire, à partir de différents points de vue qui apportent de riches et nouvelles contributions à la question de la nature des relations d’objets et du transfert au sein de la cure psychanalytique.
A. Abella, ouvre la réflexion avec une description des trois concepts au centre de l’ouvrage. Elle montre ensuite deux manières différentes de concevoir la séduction, en suivant les deux grands courants psychanalytiques français et anglais. La psychanalyse française, qui réfléchit surtout en terme de narcissisme primaire, d’état de passivité originelle du bébé (Hilflosigkeit), envisage la séduction comme un phénomène inévitable et nécessaire, stimulant et bénéfique, tant pour le développement de l’individu que pour le traitement. Dans cette ligne de pensée, c’est uniquement dans l’excès que la séduction devient pathologique. Au contraire, l’école anglaise qui envisage le bébé comme plus actif dans la relation, intéressé à son environnement dès la naissance, en proie aux conflits pulsionnels et disposant d’emblée de fantasmes inconscients, craint d’avantage les effets aliénants de la séduction.
Stefano Bolognini s’appuie sur l’éthymologie pour réfléchir au sens profond des notions de « convaincre » et de « suggérer » ainsi qu’à l’effet plus ou moins négatif et contraignant sur l’autre.
Il souligne l’influence évidente qu’ont l’analyste et sa ligne de pensée, sur le matériel produit par le patient. Celui-ci est sensible aux certitudes fondées et tranquilles du…