Comment peut-on être pervers ?

Comment peut-être être pervers ?

Gérard Bonnet

Editions In Press, coll « psy pour tous », 2021, 176 pages, 12€

Bloc-notes

Comment peut-on être pervers ?

Gérard Bonnet revient sur la notion de perversion en évoquant ses fondements psychiques.

Carnet Psy : Pourquoi un livre sur le pervers, aujourd'hui ? 

Gérard Bonnet : Cela m’est apparu indispensable étant donné qu’il en est question tous les jours dans l’actualité à propos des agressions sexuelles sans toujours dire le nom. Or la perversion est une notion clinique éprouvée, étudiée de longue date, qui a beaucoup à nous apporter si l’on veut réagir en connaissance de cause. On se préoccupe enfin à juste titre des dommages infligées aux victimes aujourd’hui, mais il me paraît encore plus nécessaire de prendre le mal à la source en recherchant ce qui conduit certains sujets à agir de la sorte. En mettant clairement en évidence les tenants et les aboutissants constitutifs de tels actes, on aura davantage de chances de les prévenir et d’éviter les récidives.

Comment définiriez-vous un « pervers » ou une « perversion » ? Que vous inspire le terme de « pervers narcissique » ?

Le pervers ne trouve sa jouissance qu’en s’en prenant sexuellement à deux cibles à la fois : un objet ou une personne, et une règle ou un interdit. L’incestueux agresse son enfant et enfreint l’interdit de l’inceste. Cette double polarité est essentielle. La perversion proprement dite, c’est la pratique sexuelle délictueuse ou hors de convenances courantes par laquelle le sujet en question obtient la satisfaction dont il ne peut se passer. Quant au pervers narcissique, c’est quelqu’un qui s’impose au nom d’un moi tout-puissant et jouit de son emprise au détriment de l’autre. Il s’agit donc de deux problématiques différentes. Certes, il y a jouissance des deux côtés, mais le pervers narcissique l’obtient par tout…

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