La psychanalyse, au 21e siècle, ne se réduit plus au dispositif fauteuil/divan et a élargi progressivement ses frontières. C’est dans cette perspective que les auteurs de l’ouvrage défendent l’idée que le soin psychique se doit de tenir compte de la réalité extérieure, d’intégrer les réalités corporelles et sociales, de s’ajuster aux contextes dans lesquels il se déploie. Ils s’emploient ainsi à théoriser les limites, les marges que le soin psychique occupe nécessairement s’il veut créer les conditions de rencontre et de soins pour certaines populations pour lequel le dispositif divan/fauteuil (ou même simplement le face à face) n’est pas adapté. Le plus souvent, le soin psychique auprès de ces populations, nous disent les auteurs, se déroule dans des espaces clandestins, des zones frontières. Si l’on veut que ce soin, inspiré de la psychanalyse, soit utile à tous, il faut alors adopter une posture transdisciplinaire qui permette d’articuler les positions et les points de vue de chacun des acteurs afin de transcender les singularités disciplinaires cloisonnantes.
A. Ciccone, dans l’introduction de l’ouvrage, soutient que la marge serait le lieu principal du soin en ce qu’elle constitue un espace de rencontre. Mais la marge n’est pas, selon lui, une simple frontière, elle est un espace intermédiaire, intersubjectif et interdisciplinaire dans lequel se déploient les processus psychiques du soin. Le soin psychique ne serait donc pas l’apanage d’une discipline ou d’une profession. La position soignante se situerait alors au- delà de l’interdisciplinarité : elle serait transdisciplinaire. A. Ciconne critique ce qu’il nomme la fausse pluridisciplinarité qui consisterait en l’accumulation d’expertises différentes sans articulation entre elles et qui, selon lui, serait sous- tendue par une position de maîtrise toute-puissante.
L’interdisciplinarité, elle, tenterait de rendre compte de ce qui différencie les…
Déjà abonné ?
Les abonnements Carnet Psy
