C'est la libre pensée qu'ils ont voulu abattre. Parce qu'ils se sont promus en serviteurs volontaires de l'autorité tyrannique. Mais avant de le devenir, ils ont bien reçu le message : qu'on ne voudrait pas d'eux pour participer à l'effort de production de la richesse et de la culture. Qu'ils y restent donc dans leurs banlieues ravagées par le chômage ! La rancune et la haine, ils en ont tous ressenti l'excitation à l'heure d'une adolescence sans espoir d'émancipation. Alors s'est formée la volonté de se venger, alors ils ont appris à conchier la culture et la pensée. La délinquance et le trafic de « stups », cela passe par des apprentissages et ils en ont payé le prix fort, celui de la peur, de la violence et de l'incarcération. L'accomplissement de soi passe par la sublimation et il n'y aura jamais de sublimation sans travail. L'intégration sociale passe par l'expérience du travail et passera toujours par elle. User de notre liberté de penser pour récuser la pensée dominante et frayer la voie à une autre politique du travail, ce serait peut-être une façon d'honorer nos camarades morts pour la liberté d'expression.