Nicole Fabre, principale fondatrice du groupe international du « rêve-éveillé en psychanalyse » est décédée le 6 mars 2023.
Elle était à quelques « lieues » de son centième anniversaire. Nous voulons ici lui rendre l’hommage qui lui revient. Nous remercions la rédaction de Carnet Psy d’accepter la publication de ces lignes.
Nicole Fabre aura jusqu’à son dernier souffle aimé, consulté, écrit, participé, écouté, reçu, donné… Elle continue d’exister par son œuvre
Avec Nicole Fabre, nous avons découvert le rêve-éveillé en séance, expérimentant que les rêves de jour sont aussi beaux et aussi riches en signifiants que les rêves de nuit. L’ensemble de son œuvre, pour tout ce qui touche à la psychanalyse, est centré sur la question du sensoriel et de l’image. Avec une rigueur de chercheuse, Nicole Fabre se penche sur la production hallucinatoire que l’on nomme ici le « rêve-éveillé » (R. Desoille).
À la question « le rêve -éveillé est -il soluble dans la psychanalyse ? », elle répond que l’analysant, si on l’y invite, est davantage un « rêveur éveillé » qu’un pratiquant de la « libre association de pensée par la parole » : « et si vous le disiez en images ? »
L’originalité de l’outil ici nommé ne l’exclut nullement du concept freudien : celui de l’expression de l’inconscient par les moyens appropriés et de l’analyse du transfert qui est son corollaire le plus important.
Le « rêve en présence » (J. Boulin) n’est pas comme on a pu le dire une médiation thérapeutique ; il est une ouverture imagée féconde répondant parfaitement à la règle dite fondamentale. La production de l’image est première chez le patient, tout comme l’origine du trait est en premier…
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