Michel Soulé et le diagnostic prénatal
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Michel Soulé et le diagnostic prénatal

Ce fut pour nous tous une grande chance de participer au groupe de réflexion sur le diagnostic pré-natal à Saint-Vincent-de-Paul dans les années 90. Nous étions là quelques jeunes et moins jeunes psys ou somaticiens réunis autour de Didier David et Michel Soulé. Nous étions là pour vaincre un isolement, pour réfléchir à nos pratiques, pour diluer les frontières entre les soignants du corps et ceux de l’esprit. Là, Michel Soulé nous a initiés à la psychiatrie fœtale. Il nous a entraînés dans les régions fascinantes et parfois dangereuses de l’intra-utérin, en nous indiquant aussi les étranges mouvements de haine qui pouvaient parfois envahir les parents et bien entendu les soignants. Mais toujours en abordant ses rivages obscurs, il savait les alléger en nous en indiquant, par une plaisanterie subtile, la pertinence psychique. Les liens que nous avons créés dans ce groupe se sont fortifiés au cours des années, et nous rassemblaient régulièrement soit dans des journées scientifiques toujours originales, soit dans des séminaires, soit dans les fêtes annuelles dans son beau jardin qui nous     permettaient de retrouver les amis du monde entier venus lui rendre hommage. Il nous recevait comme un prince, nous étions ses invités, ses enfants, ses amis. Je sais que nous ne retrouverons plus ces moments magiques, mais sa pensée nous sera toujours présente et nous continuerons avec lui.

Nous continuerons avec les rencontres créées autour de lui. Et pour moi, avec Manuelle Missonnier architecte du Carnet Psy, avec Sylvain Missonnier, héritier de la collection La Vie de l’Enfant chez Erès, et les amis qui l’entourent, avec l’équipe de Périnatalité de Necker, avec mes consultations parents/bébé en binôme avec Bernard Golse. Avec les soignants de réanimation pédiatrique que j’accompagne. Je mesure ma chance, et ma dette, celles d’avoir été un jour, l’élève de ce maître.