Pour commencer et même si ce n’est pas la coutume lors une telle intervention, je voudrais vous dire le plaisir d’être parmi vous à participer à la fête de la pensée que vous nous avez préparé. A l’annonce du thème du congrès et de la participation qui m’était demandé deux remarques se sont immédiatement imposées à moi.
Je n’étais pas surpris de ce thème, même s’il était, disons, “improbable” : il y a un effet d’évidence du rapprochement des travaux portant sur la première enfance et de ceux qui prennent l’adolescence pour centre, qui se manifeste dès qu’il est formulé. C’est dans ces deux domaines que se manifeste la plus grande créativité clinique ces dernières années, et il y a sûrement plus de parenté profonde qu’il ne semble au premier abord entre les travaux de ceux qui se penchent sur la clinique du premier âge et ceux qui s’interrogent sur la “révolution” du sexuel de l’adolescence, sans doute même y a-t-il une pertinence clinique essentielle dans ce rapprochement. Je reviendrais sur ce point plus loin, mais je souhaitais souligner tout de suite l’importance que revêt pour moi la double référence à la vie psychique des bébés et à la réorganisation des traces de celle-ci au moment de l’adolescence pour la clinique de la souffrance narcissique-identitaire.
Que l’on me demande de me mêler au débat en cours, moi qui ne suis ni un “spécialiste” des bébés ni non plus de l’adolescence, me conduit aussi à penser, c’était ma seconde remarque, que c’est précisément à un “généraliste” de la psychanalyse que cette invitation s’adresse. La question implicite serait donc celle de ce que la clinique du bébé et celle de l’ado apportent à la pensée psychanalytique “en général”…