Les enfants de moins de 6 ans représentent 14 % de la population des enfants confiés pour placement à l’Aide Sociale à l’Enfance en 2022. Ce chiffre est proportionnellement plus bas que les aides éducatives en général et que la représentation de cette tranche d’âge dans la population générale. Cet écart est encore plus grand pour les plus jeunes¹. Les moins de 6 ans seront préférentiellement placés en famille d’accueil¹. Ces chiffres peuvent interroger notre capacité à protéger rapidement les plus jeunes, alors qu’ils sont les plus dépendants de l’environnement.
Le placement d’un enfant, voire d’un bébé, génère des questionnements forts et les données scientifiques ne sont pas toujours prises comme soutien pour décider des mesures de protection les plus nécessaires au développement optimal de l’enfant. En effet, les principes sociaux, les considérations de respect et de tolérance des différences, les idéologies autour du maintien en famille ou du placement infiltrent aussi les attitudes professionnelles.
Recherches internationales
Que savons-nous du placement des bébés en France en 2023 ?
Assez peu d’études existent au regard de la grande expérience clinique de nombreuses équipes.
À l’international, plusieurs études de cohortes nous donnent des informations importantes sur l’évolution des enfants placés jeunes. Les enfants placés dès la naissance en Roumanie et ayant eu 12 ans en 2011 présentaient plus de troubles internalisés, externalisés, et attentionnels que les enfants de même âge jamais placés. Les enfants placés en familles d’accueil, comparés à ceux placés en foyer, présentent moins de troubles du comportement externalisés, mais les troubles attentionnels et les troubles internalisés ne sont pas statistiquement différents en fonction des modalités…
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