La révolution numérique fait qu’aujourd’hui l’enfant est immergé dans un univers imagé qui produit une nouvelle forme de réalité, une réalité virtuelle avec laquelle il lui faut apprendre à vivre. L’influence grandissante des médias leur ont permis de devenir des institutions de socialisation pour l’enfant au même titre que la famille ou l’école. Ce, d’autant plus que ces institutions sont en mutation, pour ne pas dire en crise. Certains mentors avancent même l’idée selon laquelle un enseignement par le Net serait bien plus adapté à chaque enfant que l’enseignement ordinaire ! Pourquoi pas la famille n’en ferait-elle pas autant ? Les médias, dont la plupart sont des entreprises commerciales florissantes, utilisent pour cela tous les canaux et sollicitent l’enfant par toutes sortes de supports auxquels il a accès très tôt, jusque dans l’intimité de sa chambre. Impossible de faire un véritable état des lieux car l’entrée des diverses machines à images dans les foyers est très rapide et leur usage s’impose de plus en plus jeune.
À l’exception près d’une seule enquête qui constate que la plupart des adolescent(e)s regardent des films pornographiques (Choquet, 2004), les indicateurs à notre disposition sont des statistiques de leur consommation commandées par la presse ou venant des distributeurs. Un sondage parents TNS-SOFRES, effectué en 2004, montrait que 77 % des enfants de moins de cinq ans regardent la télévision. Le même sondage indiquait que 64 % de ces mêmes enfants regardaient la télévision le matin. Soixante et un pour cent d’entre eux regardent la télévision avec au moins un de leurs parents. Par conséquent, regarder des images à la télé est une norme, y compris pour les tout-petits.
Mais l’accompagnement parental n’est pas toujours fiable : ce que regardaient le plus 70 % des enfants…