Le temps de la cure
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Le temps de la cure

AU COMMENCEMENT

Au commencement… est le temps. L’immensité du temps d’avant nous. A la fin est le temps… ? Le continuum du temps d’après nous. Entre les deux, on ne cesse de penser au temps qui passe, au temps passé perdu et au temps qui reste… Mais, le temps vient toujours très vite à manquer que l’on soit en avance ou en retard ; il s’en va, nous échappe, nous fuit, hémorragique : on ne quitte pas la jeunesse, c’est elle qui nous quitte. On se dit toujours qu’on a le temps… mais de fait, on en a un peu moins chaque jour. Et il faudra bien nous résoudre au fait que nous n’aurons pas le temps… de tout faire… et en particulier guère le temps de satisfaire et a fortiori d’honorer toutes les promesses du passé que nos dons nous autorisaient à espérer ou fantasmer.

Kafka qui s’y connaissait en vertige au dessus du gouffre écrivait : « Tout n’est que commencement, et il n’y a pas de commencement ». S’interroger sur la clé du temps ouvre des abîmes…

Enfant, le temps n’existe pas. A cet âge où on ne spécule pas encore sur le passé ou l’avenir, le temps était plein, infini et immuable, comme dans les beaux rêves, et nous pensions alors que les choses et les êtres étaient sans fin… : « Les enfants n’ont ni passé, ni avenir, ils vivent dans le présent » écrivait Jean de La Bruyère. 

Adolescent… au sortir de l’inconscience et donc de l’ignorance et de l’insouciance, le temps ne fut plus suspendu et l’on commença de moins en moins à jouer avec lui… c’était déjà le début du temps du travail.

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