Il n’y a pas que les cigognes, les contributions ou le refoulé qui font retour. La passion aussi : voyez les turbulences, les violences, les concupiscences, le Mal à extirper le grand Satan, à détruire, et nos congrès sur la destructivité, la mélancolie, la désintrication, et en plus, des livres qui sous-traitent et secondarisent.
Vous direz que ce n’est pas nouveau ; depuis Aristote, Descartes, Spinoza, jusqu’aux mélos de la télé, en passant par les sept péchés capitaux, on ne parle et on ne vit que de ça. Mais vous remarquerez que, de tout temps, on a tendance à mettre le mot au pluriel. On fragmente la passion en états passionnels catégorisés, qualifiés, à réprouver et à dompter : colère, envie, luxure, amour, haine, ignorance, etc. L’excès n’a pas bonne réputation.
Pourtant, l’énergie de la passion pourrait être créatrice, inductrice, constructive, oui mais au service de quoi et de qui ? Dans notre actualité, la voilà qui s’épanouit dans des formes nouvelles ou recommencées, stupide dans la médiocrité du discours politique, informatique, publicitaire et incendiaire dans le terrorisme, le fanatisme, les extrémismes.
La passion est toujours à la limite d’éros et de Thanatos en général plutot du côté d’éros mais ces temps-ci, franchement, c’est tout juste …