Une certaine instabilité est physiologique chez les jeunes enfants qui ont un besoin naturel de bouger et ne soutiennent généralement pas leur attention de façon prolongée. L’instabilité psychomotrice, quant à elle, est connue depuis plusieurs décennies comme l’un des motifs de consultation les plus fréquents en psychiatrie de l’enfant. On décrit, depuis longtemps, des enfants chez qui une agitation invalidante existe depuis le plus jeune âge et constitue un trait permanent de leur vie quotidienne. Cette instabilité “s’observe dès les premiers mois ou années de vie, en tout milieu, toute relation, toute circonstance” (Debray-Ritzen, et coll., 1981). C’est devant ces tableaux d’installation précoce, et d’évolution continue, avec un retentissement notable voire sévère, qu’on évoque maintenant le diagnostic d’”hyperactivité” et que se pose la question d’une stratégie thérapeutique.
Il revient au médecin prescripteur d’établir le diagnostic des troubles, de discuter les diagnostics différentiels et les fréquentes affections comorbides, d’évaluer leur retentissement, afin d’établir les stratégies thérapeutiques et les priorités dans la prise en charge de l’enfant, le plus souvent pluridisciplinaire.
Le diagnostic
Toute agitation désordonnée n’impose pas un diagnostic d’hyperactivité. Il faut rechercher d’éventuelles circonstances contingentes capables d’engendrer ou d’aggraver la turbulence de l’enfant. Il peut s’agir, notamment, d’effets indésirables de traitements médicamenteux comme les benzodiazépines, dont les psychiatres d’enfants connaissent bien l’effet paradoxal, ou d’effets secondaires de la théophylline, des traitements antiépileptiques, des corticoïdes, etc.
Dans la recherche du diagnostic différentiel, la liste est longue des affections psychiatriques où l’instabilité n’est qu’un aspect du tableau clinique, même si elle est invalidante et occupe le devant de la scène. Ces affections ne doivent pas être confondues avec l’hyperactivité car elles appellent une prise en…