Je commencerai par aborder dans ce podcast « la crise d’adolescence normale », ses enjeux de développement, ses principales manifestations, ce qu’elle réveille chez les parents, et ce que les adolescents attendent d’eux. J’en profiterai pour répondre brièvement à certaines questions très concrètes que se posent fréquemment les familles dans mon cabinet : à propos des droits et des devoirs concernant les téléphones, les sorties, la gestion des réseaux sociaux… ou encore à propos de la sexualité. Puis j’évoquerai dans un second temps « les remous pathologiques de l’adolescence » : leurs formes, leurs fondements et leurs voies fréquentes d’apaisement…
L’ADOLESCENCE « NORMALE »
Début et fin
Commençons donc par aborder l’adolescence « normale ».
Elle démarre avec le début de la puberté, qui accueille des transformations corporelles visibles (croissance, pilosité, apparition des règles pour les filles…). Mais il est moins évident d’en prédire la fin ! On dit d’ailleurs au sujet de certains adultes qu’ils sont d’« éternels adolescents ». Ils peinent à composer avec les contraintes de réalité et la frustration, ont du mal à s’engager, rencontrent des échecs répétés dans les secteurs professionnels, amoureux ou amicaux ; continuent à recourir à certaines addictions ou à avoir des comportements nuisibles pour leur santé, ne parviennent pas à s’autonomiser et restent tributaires de « béquilles » externes. Pour ces adultes, la problématique adolescente semble rester active toute leur vie.
Certains psychanalystes spécialistes de l’adolescence (comme Evelyne Kestemberg, Philippe Jeammet ou Maurice Corcos…) disent très joliment que ce qui détermine la sortie de l’adolescence, c’est la façon dont l’ado et ses parents parviendront à « résoudre un certain nombre de tâches ». Car l’adolescence est avant tout un « travail », pour lui comme pour les adultes qui prennent soin de lui.
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