Introduction
L’ouverture des psychanalystes aux questions du travail est assez récente, et est sans doute en rapport avec le fait que bon nombre d’entre eux reçoivent des patients dont la demande première porte sur leur souffrance au travail. A l’instar de Freud, la majorité des psychanalystes ont longtemps fait peu de cas des questions cliniques et théoriques soulevées par l’engagement dans le travail ordinaire. Classiquement, et à défaut de poser la question de ce qu’est le travail d’un point de vue métapsychologique, les conditions de travail ne sont considérées comme pathogènes qu’en raison de fragilités de l’appareil psychique préexistantes, et l’organisation du travail ne serait qu’un révélateur de conflits issus de l’histoire infantile. Prenant acte de l’insistance de la clinique, il devient aujourd’hui incontournable de repartir du constat déjà ancien de Barbara Lantos (1952) « Si les troubles relatifs au travail sont l’objet de plaintes dans la cure analytique, la question de savoir ce qu’est le travail n’est pas traité comme un problème (pour la théorie psychanalytique) ».
Pour répondre à ce problème, le mieux est sans doute de commencer par l’analyse de ce qui, dans le rapport au travail, convoque la subjectivité. Si l’analyse clinique du rapport subjectif au travail permet d’examiner les effets pathogènes du travail, elle offre aussi un réexamen de son « indispensabilité pour chacun » (Freud, 1929), ce qui impose aux cliniciens de reconsidérer les rapports entre activité de travail ordinaire et théorie de la sublimation. C’est seulement dans un second temps que l’on pourra envisager pourquoi certaines organisations du travail, en sapant les ressorts de la sublimation, voire en s’opposant fondamentalement à cette dernière, sont capables de déstabiliser l’individu et de déclencher une crise psychique pouvant parfois mener jusqu’au suicide. Prendre en considération ces données cliniques suggère enfin d’accorder à la sublimation une place significativement plus importante que celle qu’on lui assigne généralement, pour rendre compte du fonctionnement psychique et de la construction de ce qu’il est convenu d’appeler le « lien social ».
Travail, subjectivité, « corpspropriation »
Les sciences de l’ingénieur ont longtemps opposé le travail de conception au travail d’exécution, ce dernier passant pour plus noble que le premier. La distinction n’est pas caduque, mais il convient malgré tout de souligner qu’il n’y a pas de strict travail d’exécution si, par là, on veut désigner une activité d’obéissance à des prescriptions, des procédures ou des ordres. Tous ceux qui travaillent contournent les règlements, enfreignent les procédures, trichent avec les consignes. Pas seulement par goût de la désobéissance mais, beaucoup plus couramment, pour bien faire. Car le travail concret ne se présente jamais exactement comme le prévoient les concepteurs. Il y a toujours des imprévus, des pannes, des dysfonctionnements, et ce, dans tout travail.
Travailler suppose constamment de tricher, d’ajuster, ou de transgresser. S’en tenir à la stricte exécution des procédures officielles perturbe le process de travail et correspond in fine à la grève du zèle. Le zèle, c’est la mobilisation de cette intelligence subjective qui permet de combler l’écart entre la tâche, prescrite, et l’activité, effective. Ce zèle dont nous parlons n’est autre que le travail vivant dont aucune organisation de travail ne peut se passer. Le travail est par essence vivant, puisqu’il est précisément requis là où les savoirs établis et la technique sont insuffisants.
Pour devenir habile dans son travail, il faut accepter de se faire habiter par l’expérience du réel et de l’échec, d’endurer la souffrance jusqu’à n’en plus dormir la nuit, jusqu’à empoisonner les relations dans l’espace domestique. L’expérience du réel du monde, c’est-à-dire de sa résistance à la maîtrise, se fait inévitablement sur le mode de l’échec. C’est-à-dire d’une expérience affective : surprise, agacement, irritation, colère, sentiment d’impuissance… Ces sentiments sont la matière première fondamentale de la connaissance du monde. C’est d’abord affectivement que le réel du monde se révèle au sujet qui travaille. Travailler ce n’est pas seulement échouer, c’est aussi être capable d’endurer l’échec, aussi longtemps que cela sera nécessaire pour trouver la solution permettant de surmonter les obstacles.
A la vérité cette endurance à l’échec est décisive. C’est que pour trouver la solution il faut établir au préalable une véritable intimité avec la résistance du réel ; il faut faire corps avec elle. Pour éprouver affectivement le réel et donc connaître le monde, il faut un corps, d’abord, parce que c’est avec le corps qu’on éprouve les affects. Trouver la solution qui convient est impossible sans formation préalable d’une familiarité entre le corps et le réel, que le philosophe Michel Henry a théorisée sous le concept de « corpspropriation du monde » (Henry, 1987). Cette corpspropriation n’est pas seulement cognitive. L’essentiel de son génie se joue dans le corps à corps avec le réel, qu’il s’agisse par exemple pour le psychanalyste de palper l’angoisse du patient qui menace de rupture la cure analytique, angoisse dont il s’efforce de repérer la forme, les contours et le contenu. Chaque habileté est en fait le résultat d’une élaboration de l’expérience subjective du corps aux prises avec le réel. La corpspropriation n’est pas seulement une façon, à vrai dire la seule façon, d’habiter le monde. En retour elle transforme et modèle le corps lui-même.
Classiquement, en psychanalyse, la sublimation est décrite comme un processus qui détourne la pulsion de son but et de son objet au profit d’une activité socialement valorisée. Au niveau intrasubjectif, c’est sur ce renoncement à la satisfaction sexuelle immédiate que repose le pouvoir inventif du corps. L’aboutissement de ce processus de sublimation est censé être au service de la liaison, et est en soi une transformation qui relève d’un travail, au sens freudien d’Arbeit (Dejours, 2009). Dans cette optique, le travail de production – poièsis – se transforme-t-il grâce à l’endurance, en « exigence de travail (Arbeitsanforderung) imposée au psychisme du fait de ses relations avec le corps » (Freud, 1915), pour autant que ce soit dans ce corps que s’éprouve d’abord la résistance du réel. Le plaisir tiré du succès du travail-Arbeit, occasionné par le travail-poiésis, est lié à l’accroissement des registres de sensibilité et de l’intelligence du corps. La poièsis passe par la formation de nouvelles habiletés, dans l’ombre de laquelle se joue la perlaboration qui confère au corps le génie de son intelligence. De ce fait, l’activité constitue le médiateur privilégié pour réaménager l’érogénéité du corps, et est au service du narcissisme. Une appréciation du statut de cette notion d’Arbeit dans la théorisation psychanalytique conduirait à réexaminer les rapports entretenus entre sexualité, corps et travail et à reconsidérer le concept de sublimation.
La façon dont le travail ordinaire convoque la subjectivité du travailleur habile constitue le premier niveau de la sublimation, où se trouve principalement engagé le rapport de soi à soi, entre corpspropriation et accroissement des pouvoirs du corps. Une analyse métapsychologique de la sublimation plus fouillée montrerait que ce corps qui jouit de l’accroissement de son pouvoir de sentir, ce n’est pas le corps biologique mais le corps érotique (Dejours, 2001).
Travail, coopération et activité déontique
Bien que tout ce qui concerne le rapport solipsiste à la tâche soit déjà fort complexe, s’en tenir à cette analyse de la centralité subjective du travail serait une simplification injustifiée. Le travail, en effet, implique aussi dans la plupart des situations, le rapport à autrui. On travaille pour quelqu’un, pour un client, pour un patient, pour un chef, pour ses subordonnés, pour des collègues.
Il en va de la coopération comme de l’activité. A savoir qu’il existe toujours un décalage entre l’organisation du travail prescrite, ce qu’on désigne sous le nom de coordination et l’organisation du travail effective, ce qu’on désigne sous le nom de coopération. La coopération implique un remaniement consensuel de l’organisation prescrite, de la division des tâches et des hommes, en inventant des règles pratiques, admises et respectées par tous. Alors peuvent être mis en discussion les différents modes opératoires de chacun, pour décider ensemble ce qui peut être admis et ce qui doit être évité ou interdit. Tout cela consiste en fin de compte à apporter son concours à la délibération collective sur le « comment » du travailler ensemble. A cette activité de construction d’accords et de règles, qui consomme une bonne partie de notre temps et de notre énergie, on donne le nom d’activité déontique. (Pharo, 1991) A la différence d’un groupe ou d’une foule, il n’y a à proprement parler de collectif que lorsqu’il y a des règles qui organisent l’activité commune. L’activité déontique fait partie intégrante du travail ordinaire et elle conduit à des différenciations parfois très marquées entre équipes ou entre collectifs. Les collectifs ont une histoire, qui n’est autre que l’histoire de leurs règles et de leurs transformations successives.
Ceux qui participent à l’activité déontique, à la vie du collectif apportent, de fait, une contribution majeure à la coopération, à l’organisation du travail. S’ils s’impliquent de la sorte c’est parce qu’en échange de cette contribution ils espèrent une rétribution. La forme que prend principalement la rétribution symbolique attendue, c’est la reconnaissance. Au double-sens du terme : reconnaissance au sens de gratitude pour le service rendu ; reconnaissance au sens de jugement sur la qualité du travail accompli. La reconnaissance, elle aussi, n’atteint son efficacité symbolique que si elle est obtenue et si elle est conférée selon des procédures dont les critères sont extrêmement précis.
La reconnaissance a un impact considérable sur l’identité. Selon Dejours (1993), c’est grâce à la reconnaissance que pour une part essentielle la souffrance est transformée en plaisir au travail. Nous sommes ici loin du masochisme, c’est-à-dire du plaisir tiré de l’érotisation de la souffrance, directement. Le chemin qui passe par la reconnaissance est beaucoup plus long et ne ressortit pas à la coexcitation sexuelle, il dépend du jugement de l’autre. Les termes énigmatiques de Freud pour qualifier la sublimation prennent, sous la loupe de la psychodynamique du travail, une signification précise. « C’est une certaine espèce de modification du but et de changement de l’objet, dans laquelle notre échelle de valeurs sociale entre en ligne de compte, que nous distinguons sous le nom de sublimation » (Freud, 1933). La psychodynamique de la reconnaissance au travail constitue le deuxième niveau de la sublimation, où se trouve principalement engagé le rapport à l’autre, entre reconnaissance et renforcement de l’identité. Alors que le premier niveau de la sublimation, celui de la corpspropriation, est strictement intrasubjectif, la façon dont l’échelle de valeurs sociale entre en ligne de compte dans ce second niveau de la sublimation est tributaire de jugements de reconnaissance par les autres.
Travail, souffrance éthique, Kulturarbeit
Comment l’expérience subjective du travail peut-elle convoquer la psychanalyse ? Aujourd’hui, cette question prend sa puissance de l’appui sur la discussion dégagée depuis une quinzaine d’années par la clinique, à savoir la dimension de la souffrance éthique (Dejours, 1998). La souffrance éthique intervient lorsque le sujet exécute des ordres que pourtant il réprouve, et fait, dès lors, l’expérience de la trahison de soi.
Si la sublimation est potentiellement pourvoyeuse de bénéfices essentiels, en termes d’accroissement des registres de sensibilité du corps et de l’amour de soi, à l’inverse, certains modes d’organisations du travail empêchent la sublimation au point de pouvoir, via la souffrance éthique, conduire à la ruine de l’amour de soi et au passage à l’acte suicidaire. Dans les circonstances actuelles, certains travailleurs en viennent à accepter de mettre leur zèle au service d’objectifs que leur sens moral réprouve. Du fait qu’elle prive le sujet de la possibilité de conférer du sens à son activité, cette expérience rompt la possibilité d’engager son activité dans un destin sublimatoire.
En procédant à l’investigation des suicides au travail (Dejours et Bègue, 2009 ; Dejours, 2005), l’analyse suggère que le travail engage la subjectivité de tous ceux qui s’impliquent authentiquement dans un travail de qualité. S’engager subjectivement dans une œuvre que l’on désapprouve, participer au « sale boulot » (Hughes, 1956), peut chez certains sujets générer des conflits qui, du fait de leur histoire infantile, produisent divers sentiments moraux, tels que la honte, l’indignité ou la culpabilité. La clinique du travail a montré que la participation à des conduites productrices d’absence de sens, peut entraîner des décompensations subites sans qu’il n’y ait aucun antécédent psychiatriques (Dejours, 2005). A contrario, d’autres sujets seront exempts de ces sentiments moraux douloureux, et afficheront une apparente normalité et/ou des troubles somatiques (Edrei et Rolo, 2012 ; Gaignard, 2007)
Cette clinique tient son originalité de ce qu’elle stipule que, par l’expérience subjective du travail, la question éthique est systématiquement posée. Si l’expérience du travail est un lieu de mise à l’épreuve de valeurs qui lui préexistent, la confrontation au réel est aussi un espace de façonnage de ces valeurs, de formations d’opinions individuelles et d’accords collectifs sur ce que signifie « bien travailler » (Demaegdt, Mieg et Gernet, 2014). On l’aura compris, les enjeux sublimatoires ne concernent pas uniquement les œuvres géniales d’un Goethe, d’un Léonard, et autres grands artistes. La sublimation est finalement le fait de tout travail de métier, et serait donc bien plus répandue que ne le pensait Freud. Elle est au rendez-vous de tout travail lorsque ce dernier est orienté vers la recherche de la qualité et quand, pour ce faire, il s’efforce de participer à l’activité déontique. (Demaegdt et Rolo, 2013) Autrement dit, la question du rapport aux valeurs est intimement liée à celle du « travail bien fait », qui se conquiert pour partie en situation, et résulte de conflits pratiques aux issues incertaines. Ce jugement que le sujet porte sur lui-même, et qui diffère du jugement de reconnaissance (deuxième niveau de la sublimation), inclut la dimension de la qualité de sa contribution au regard de la production, mais inclut aussi l’utilité du travail et la valeur éthique de sa prestation.
Le thème de la souffrance éthique permet de rendre mieux saisissable un deuxième volet de la façon dont « notre échelle de valeurs sociale entre en ligne de compte ». Ainsi, en sus du déploiement de l’intelligence du corps et de son articulation à la dynamique de la reconnaissance, la trajectoire sublimatoire engage inévitablement une dimension axiologique, la souffrance éthique témoigne que la sublimation repose sur un soubassement éthique, ce qui, dans le narcissisme, ressortit à l’estime de soi et à l’amour de soi, C’est en quelque sorte le troisième niveau de la sublimation, où se trouve principalement engagé le rapport à la culture, à la civilisation, au Kulturarbeit.
Ce qui est soulevé avec la souffrance éthique est l’épineux problème de l’incidence psychopathologique de la répression des valeurs morales dans l’exercice du travail, ce qui revient à dire que l’éthique n’est pas seulement une question philosophique, elle est aussi bel et bien une question clinique. L’expérience du travail est ce qui permet de prendre la métapsychologie à contre-pied. Au lieu de partir des manifestations de la sexualité pour découvrir ses effets dans le registre de la perversion, les recherches engagées en psychodynamique du travail partent de l’expérience du travail pour dévoiler que la question du clivage, et par conséquent de la perversion, est systématiquement au rendez-vous du travail. (Dejours, 1985 ; Molinier, 1998) L’excitation qui naît de la rencontre avec la résistance du réel suscite inévitablement des conflits sur la scène intrapsychique. Divers aménagements défensifs permettent de s’empêcher de penser, de façon plus ou moins temporaire ou transitoire, en séparant des secteurs de la vie ou de la pensée afin de faire l’économie de la contradiction et de l’angoisse. Au sein d’un même appareil psychique coexistent alors des modes de fonctionnement distincts, qui ne communiquent pas.
Si une partie de l’excitation se retrouve éventuellement maîtrisée et liée via l’activité, une autre peut persister sous une forme déliée, non sublimée. Qu’advient-il de cette excitation pulsionnelle lorsqu’elle ne trouve pas de chemin sublimatoire ? Les travaux récents montrent que le rétrécissement des potentialités sublimatoires s’assortit d’une sexualisation défensive du travail, des actes techniques, et des relations qui s’y nouent. Autrement dit, l’érotisation de la souffrance au travail, la sienne ou celle d’autrui, permet de supporter les contraintes, voire d’y trouver une satisfaction ou d’en jouir, en liant l’excitation qui résiste à la sublimation. Pourtant, dans cette optique, la violence, l’humiliation, la cruauté et les scories de la perversion ne peuvent être strictement imputés à une structure pathologique. Le masochisme ou le sadisme « secondaire » à l’activité opèrent une transformation de la souffrance en jouissance et protègent ainsi le sujet de la décompensation (Dejours, 2004 ; Molinier, 2006 ; Demaegdt, 2008). Ce faisant, ce sado-masochisme mobilisé au service des stratégies défensives renforce et structure les rapports de domination. Les manifestations « perverses » que l’on est alors en mesure de repérer, qui dérivent de la protection de la santé psychique au travail, se distinguent point par point de la voie longue du plaisir au travail.
D’un point de vue métapsychologique, la clinique de la souffrance éthique amène à récuser l’idée que la violence serait l’expression d’une pulsion de mort « instinctuelle » et non sexuelle. Il semble plus justifié de penser ce que la violence doit à l’empêchement sublimatoire. A cet égard, la lecture des textes de Freud et de ses disciples consacrés aux névroses de guerre permet de dégager que c’est suite à la rencontre avec la souffrance impliquée dans le travail du soldat que la théorie des pulsions a été remaniée dans les années 1920. Freud pressent que l’engagement subjectif dans le travail, en l’espèce le travail du soldat, engage un « conflit entre l’ancien moi pacifique et le nouveau moi guerrier du soldat » (Freud, 1919). Le conflit psychique relatif à l’engagement dans la guerre, que Freud repère et thématise avec la notion de Moi-guerrier, sera finalement abandonné au profit de l’introduction de la pulsion de mort. Cette issue conceptuelle naturalisera les problèmes métapsychologiques, cliniques et éthiques, posés par la guerre, qu’il convient aujourd’hui de réexaminer à partir des connaissances tirées de la clinique de la souffrance éthique. (Demaegdt, 2013)
Du point de vue de la clinique du travail, l’insertion du sujet dans « un morceau de réalité, la communauté humaine » (Freud, 1929), est largement tributaire de ces rapports entre expérience intime du travail et sublimation, ce qui permet de questionner à nouveaux frais les rapports que la psychanalyse établit entre la vie psychique et le Kulturarbeit. Dans cette perspective, le travail vivant et le renoncement à la satisfaction pulsionnelle, à l’origine de la sublimation, apparaissent bel et bien comme jouant un rôle essentiel dans la structuration ou la déstructuration du lien social. Entre une théorie du lien social fondée sur le travail et la coopération, et la théorie sociale formulée par Freud dans Psychologie des masses et analyse du moi, fondée sur la libido, la continuité n’a rien d’évident. Un des défis posés par cette discussion théorique sur la sublimation n’est ni plus ni moins que de reprendre à nouveaux frais la question des formes contemporaines du Malaise dans la culture.
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