Le fotus conquiert sa place et son rôle au sein de la Périnatalogie et ce n’est plus une place qu’on lui concède comme un réduit pour le dernier venu. On s’intéresse même à lui car les connaissances que nous accumulons sur sa vie apportent beaucoup à celles que nous développons depuis 20 ans à propos du nouveau né et du prématuré. Nos moyens d’investigation, et l’imagerie, en font un acteur qui figure à l’écran : on le voit boire, avaler, inhaler, recracher, renifler, avoir le hoquet, découvrir son poing, son pouce, son cordon, entrebaiser ses lèvres, et ceci bien avant l’autoérotisme labial du nouveau né. Il remue, tâte du pied son placenta, s’adosse à la paroi, s’en éloigne, culbute. Bref, toute une observation directe livre un matériel pré-historique, avant les Trois Essais de S. Freud. On apprend aussi que la relation biologique mère-fotus fonctionne en interactions intenses avec les mécanismes qui se complexifient et que les deux inséparables souvent partenaires, parfois partenaires, parfois adversaires peuvent même devenir mortifères sans merci. A cette époque se constituent les prémices de la psychosomatique précoce et « le roc biologique irrécusable ». Certains d’entre nous se penchent encore avec crainte et cironspiction sur le gouffre du contenu de ce gouffre qu’est le Ventre Maternel dont surgissent tant de fantasmes archaïques. Venez, suivez-nous, on a une lampe de « poche ».