CAUSALITÉ PSYCHIQUE ET STÉRILITE PSYCHOGÈNE :
À cette époque, les premiers psychanalystes à s’emparer de ce sujet ramènent l’infertilité à une causalité psychique. Ils considèrent la médicalisation de la conception comme un bio-pouvoir abusif des médecins sur les femmes, dont l’infertilité ne serait liée qu’à un blocage psychologique.
En France, des psychanalystes dénoncent : « La médecine de la reproduction est devenue subjectivement stérilisante ! (Chatel MM, 1990) ; l’infertilité ne serait qu’une punition des désirs œdipiens (Tort M, 1992) ou bien toute infertilité n’est que psychogène (Faure-Pragier S, 1997). Cette approche persiste avec « Les verrous inconscients de la fécondité » (Desjardin Simon J, 2010) ouvrage qui sera maintes fois édité.
Aussi, quand une psychologue clinicienne de formation psychanalytique arrive dans un tel service à la fin des années 90, les médecins sont acquis à cette approche et les patientes aussi. Je partage alors ce point de vue. Aussi, je reçois les premières patientes infertiles tel un détective en quête de la causalité psychique de leur symptôme.
Il aurait fallu se pencher davantage sur Freud et ses écrits sur l’infertilité du début du 20ème siècle. Ce dernier n’a jamais été séduit par le chant des sirènes de la causalité psychique de l’infertilité. Dans l’analyse psychanalytique de l’œuvre de Macbeth, Freud détaille le travail de deuil qui attend Macbeth face à la stérilité de son couple : « se soumettre au destin » sous peine de voir apparaître la « rage aveugle de celui qui est condamné à disparaître » (Freud, 1916) sans descendance. Il explique combien la Reine Élisabeth subit « sa réaction à la stérilité qui la convainc de son impuissance face aux décrets de la nature ». Freud estimait que les considérations qui rapprochent…
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