L’instabilité de l’enfant, ses multiples déclinaisons et ses innombrables dénominations -trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperkinésie, syndrome hyperkinétique, instabilité psychomotrice, enfants hyperactifs, agités, turbulents, impulsifs, inattentifs- cette instabilité plurielle regroupe (aux titres étiologique, diagnostique ou thérapeutique) des patients souvent très divers quant à leurs fonctionnements intra-psychiques et inter-subjectifs
Interroger l’hyperactivité de l’enfant dans une vision psychopathologique complexe, pourrait déboucher sur autre chose qu’une simple querelle d’école : une réflexion approfondie sur une psychopathologie qui ne ferait fi ni de l’intelligence psychanalytique et de la spécificité psychique de l’Homme, ni du substrat neuro-bio-physiologique de toute singularité humaine. Entre l’hégémonisme impérialiste des thèses anglo-saxonnes et le repli protectionniste de certains spécialistes francophones de l’appareil de l’âme, entre le pragmatisme des opérations cognitives et des conduites comportementales, et l’avènement du sens pour un sujet singulier surchargé d’affects… y-a-t-il place, autour de cette pomme de discorde, pour une articulation spécifiquement humaine ? Où n’aurions-nous, de fait, que le choix impossible entre la Peste et le Choléra, entre l’éviction de toute option réellement psychopathologique et l’effacement de la complexité des niveaux ? Il existe, nous le pensons, une autre voie …
