Comment peut-on être persan ? Montesquieu Il est des mots qui collent à la vie plus par ce qu’ils ajoutent à leur fonction de désignation que par leur valeur d’étiquette. Les messages et les sens implicites, les harmoniques et les connotations ont infiniment plus de poids que leur sens étroit, leur caractère essentiel est de soulever en écho plusieurs acceptions qui, d’un horizon à l’autre, s’amplifient l’une l’autre. Il en est ainsi de la filiation car, si le complexe d’Oedipe a connu le succès qui est le sien, depuis sa description par Freud, c’est non seulement en raison de son universalité mais aussi parce qu’il se réfère à une question fondamentale pour tout homme : celle de sa filiation.
En effet, le nom n’est pas la simple empreinte d’une graphie sur des papiers d’identité, il est un enjeu de l’être, un destin. Il est l’histoire avec ou sans histoire de la filiation. Depuis Le Livre des morts de l’ancienne Egypte avec son « ton nom est ton destin » au Talmud en passant par le nom du père des chrétiens et, le chapelet ambré des quatre vingt dix neuf noms d’Allah des musulmans, tout nous rappelle que nous sommes les engeances de cette filiation, qu’elle soit héréditaire ou arbitraire et, qui n’est pas sans effet sur l’aventure de notre vie.