La guerre, l’amour, la paix
Éditorial

La guerre, l’amour, la paix

Dans les manifestations spontanées pour la paix, on a vu refleurir le slogan de 68 « l’amour pas la guerre ! ». Trois états -la guerre, l’amour, la paix- qui sont la marque des humains. Toutes leurs activités, quel qu’en soit le domaine – vie privée, vie publique, politique, économie -, passent par ces trois états, de la guerre, de l’amour et de la paix.

Nous-mêmes, thérapeutes de couple, sommes chaque jour confrontés à des couples en guerre, insatisfaits de la guerre, à des couples en paix, insatisfaits de cette paix, car tous recherchent l’amour, suprême avatar des sociétés modernes anesthésiées par le bien-être de l’autosuffisance. Les couples matures sont bien conscients que la guerre n’est pas une solution, et seuls persistent dans cette idée les couples infantiles qui restent sur les valeurs du bien et du mal, du vrai et du faux, de la faute et de la raison. C’est le cas des forces en présence au Proche-Orient qui brandissent l’étendard de la foi et se réclament du droit contre les forces du mal. Les autres, occidentaux plus matures, athés, désabusés, revendiquent la paix ou encore la non-guerre.

L’avenir des humains – s’ils peuvent un jour se défaire de la guerre comme de la paix – est évidemment l’amour, seule utopie réaliste qui soit.