Michel Soulé nous a quittés depuis déjà un mois.
Tout de suite j’avais senti un grand vide, comme pour quelqu’un de ma famille : et pourtant il avait pour moi toujours été le Professeur, même s’il m’avait très souvent fait l’honneur de me faire participer à des événements très spéciaux de sa famille, en plus de sa vie scientifique et de me dire dans la dernière rencontre chez lui, dans sa belle maison de l’Estrapade, qu’on avait fait tellement des choses ensemble qu’on aurait du se tutoyer.
J’ai pensé de faire dans le web de l’AEPEA que nous avions fondée ensemble avec le Pr Pierre Ferrari, un petit monument de souvenirs des collègues et je me suis rendu compte que, comme moi, beaucoup d’italiens avaient des souvenirs à écrire qui n’étaient pas seulement de la reconnaissance scientifique mais surtout humaine.
Je ne vais donc pas répéter ce que j’ai déjà écrit sur son exceptionnelle présence en Italie depuis les années 70, de tout ce que ces publications et le contact personnel avec lui ont representé pour nos services qui étaient en train de se former dans ces années, ni reprendre sa vie comme a fait si affectueusement Bernard Golse, mais je vais just écrire quelques pensées que j’ai fait depuis ce moment.
Je me suis beaucoup interrogée sur comment il pouvait connaître tellement de personnes très différentes et surtout comment il faisait pour les faire rencontrer et travailler ensemble, ayant toujours une incroyable capacité de garder les activités et surtout les personnes apparemment, au moins, sans conflits.
Comme on peut bien penser, c’était tout de même un privilège d’être près de lui, de travailler avec lui, d’être présentée par lui à quelqu’un, de partager avec lui un concert, la visite à une église, une fête. La jalousie, la compétition existent en Italie commme en France : il contenait tout, tout le temps parce qu’il avait la grande capacité de comprendre les autres avec une honnêteté morale, une chaleur humaine et un sens de la réalité exceptionnel. Il avait un respect et un amour profond pour les femmes encore très rare aujourd’hui et c’est pour cela qu’il en a toujours eu comme partenaires dans son travail et dans sa vie.
Sa grande richesse était de percevoir chaque argument dont il a écrit, chaque personne qu’il a voulue, partageant sa vie, comme expérience interieure. Mais son monde interne était toujours un peu plus avancé que celui des autres et il pouvait inviter Brazelton, alors que les américains étaient encore très mal vécus en France et inventer la psychiatrie du nourisson ou faire cadeau d’un fouet aux participants puritains de la journée sur les punitions.
Mais peut-être ce que je n’oublierai jamais sont ses consultations avec les enfants, aux mots simples, à l’humour continu, bref et pénétrant, consultations après lesquelles les enfants s’en allaient pensant qu’ils étaient devenus plus importants. Au fond comme il m’arrivait aussi après nos rencontres, monsieur le Professeur.
Repose enfin, Michel, parce que ces dernières années ont étè très dures pour toi.