Si aux dires de Michel Foucault la liberté est corrélative de la mise en place de dispositifs sécuritaires de contrôle social. nous n’avons jamais été aussi libres ! L’actualité législative ne nous laisse aucun répit. D’un côté, l’Education Nationale normalise les méthodes d’apprentissage au nom de la Science, quadrille les recherches et les formations universitaires par la mise en place de l’Agence Nationale de l’Evaluation de la Recherche, incite à un conformisme des Ecoles doctorales sur le modèle des sciences « exactes » (c’est-à-dire « probabilistes »), uniformise les cursus de licence, master et doctorat en psychologie au profit des modèles anglosaxons, manage le petit peuple de la culture et de l’Université pour mieux le toiser au rasoir de Procuste. faute de connaître celui d’Ockham !
De l’autre, la Santé promue Salut religieux des populations devient un opérateur essentiel des nouvelles formes de gouvernementalité des conduites. Cette biopolitique des populations exige une attention accrue à leur santé mentale et à ceux qui la prennent en charge. Pour mieux assurer ce biopouvoir, on rationalise, on uniformise, on conformise, bref on normalise d’abord les psys pour qu’ils deviennent toujours davantage les instruments d’un Pouvoir qui traite l’homme en instrument. Après l’article 52 définissant les conditions d’accès au titre de psychothérapeute, les expertises de l’Inserm en Santé mentale, la mise en place de nouvelles tutelles de somatocratie (Haute Autorité de Santé.), on incite maintenant à la création d’un Ordre pour les psychologues. Et pendant ce temps-là, les experts de l’Inserm cherchent à la lumière blafarde et défraîchie de la psychiatrie nord-américaine les troubles des conduites de nos jeunes enfants sans même se rendre compte que la soi-disant hyperactivité de nos bébés ne révèle que la substance éthique de notre lien social.